Photo : Domaine public

Nouveau revers pour GNL Québec : les Innus s’y opposent

Le projet gazier GNL Québec ne fait pas du tout l’affaire des nations innues de la région, qui exigent le respect de leurs droits sur leur territoire. C’est un nouveau déboire pour GNL, qui a déjà été durement critiqué, notamment par le rapport du BAPE.

Trois communautés innues du lac Saint-Jean et de la Côte-Nord ont annoncé qu’elles s’opposaient fermement à l’usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec ainsi qu’au gazoduc de 800 km qui l’accompagnerait. Les Innus de Mashteuiatsh, d’Essipit et de Pessamit se disent « fortement défavorables » à ces projets qui toucheraient directement leur territoire ancestral, sur lequel ils exercent encore aujourd’hui leurs activités.

Les trois Premières Nations ont été convaincues de rejeter GNL Québec à la lecture du rapport final du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Ce rapport soulignait le manque d’acceptabilité sociale du projet et concluait que ses risques dépassaient ses avantages potentiels.

Les Innus soulignent à leur tour que le projet gazier, qui produirait chaque année 45 millions de tonnes de gaz à effet de serre, constituerait une menace pour les générations futures partout sur Terre. Ils rappellent aussi que GNL Québec impliquerait la circulation de navires super-méthaniers sur le Saguenay, posant de graves risques pour les mammifères marins, en particulier les bélugas. Ces animaux ne font pas seulement partie de l’écosystème local, mais aussi du patrimoine culturel des Premières Nations de la région, insistent-ils.

Plus encore, l’impact de GNL Québec ne doit pas être analysé isolément, mais en tenant compte des effets cumulatifs des développements industriels et économiques qui bouleversent le territoire des Innus depuis des centaines d’années. D’un tel point de vue, ce nouveau projet d’envergure risquerait d’être la goutte qui fait déborder le vase, compromettant « un développement réfléchi pour l’avenir ».

Les trois nations rappellent qu’elles « détiennent des droits ancestraux et un titre ancestral » sur le territoire visé et que toute future décision devra impérativement en tenir compte. C’est d’ailleurs ce que prévoient les obligations constitutionnelles et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Les groupes écologistes, mais aussi des centaines de scientifiques, de médecins et d’économistes ont déjà pris la parole pour dénoncer GNL Québec. Tous les partis d’opposition s’opposent de même au projet, mais le gouvernement Legault continue de l’étudier, souhaitant lui laisser une seconde chance. Il rendra sa décision d’ici l’automne.


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