Photo : André Querry | Flickr (Tous droits réservés)

Le gouvernement Legault ne veut toujours pas faire une meilleure offre à ses employées

Le premier ministre a invité les représentantes des employées du secteur public à une rencontre surprise dimanche, pour finalement leur répéter des offres qu’elles avaient déjà refusées. Exténuées par des conditions de travail difficiles que la pandémie rend souvent insupportables, les travailleuses préparent plusieurs grèves dans les prochaines semaines.

Alors que les conventions collectives des employées des services publics sont échues depuis treize mois, le premier ministre Legault a invité dimanche les représentantes syndicales à une nouvelle rencontre. Mais il leur a finalement répété les mêmes offres générales qui avaient déjà été refusées au mois de mars dernier. Déjà, à ce moment, les offres avaient été dénoncées parce qu’elles ne proposaient rien de neuf comparées à celles de mai 2020.

En sortant de leur rencontre avec François Legault et Sonia LeBel, présidente du Conseil du Trésor, les représentantes des syndicats ont donc tout de suite annoncé qu’ils continueraient de refuser les offres du gouvernement, qui demeurent toujours aussi inacceptables.

« Ce qui est sur la table présentement, on l’a déjà rejeté, deux fois plutôt qu’une. Si M. Legault veut que les choses aillent plus vite, c’est très simple, il suffit que l’argent et les mandats soient au rendez-vous pour améliorer les salaires et les conditions de travail. »

Caroline Senneville, première vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Le premier ministre Legault a pourtant affirmé que la rencontre avait bien été et qu’il était confiant d’arriver à une entente dans les prochaines semaines. Or, il a aussi clairement fermé la porte à de meilleures offres. « Il n’y aura pas plus d’argent » a-t-il posé en point de presse.

Le gouvernement affirme qu’il propose une augmentation salariale de 8%, mais il inclut dans son calcul certains montants forfaitaires et temporaires. L’offre gouvernementale se limite en fait toujours à une augmentation des salaires de 5% sur trois ans. Cela ne permet pas de rattraper le retard salarial des employées du secteur public par rapport aux employés dans des situations similaires, qui est d’au moins 9%. De plus, alors que les services publics font face à une grave pénurie de personnel, les offres du gouvernement Legault ne permettent pas d’améliorer suffisamment les conditions de travail pour attirer et retenir les travailleuses. La surcharge de travail, notamment, pousse vers la sortie de nombreuses employées en santé ou en éducation.

Les représentantes syndicales ont vivement dénoncé le refus du gouvernement Legault de répondre à tous ces problèmes, qui fragilisent sérieusement les services essentiels en pleine pandémie. Ils considèrent que la rencontre de dimanche était inutile et n’était qu’une opération de relations publiques de la part du premier ministre. Ils se disent prêts à négocier et demandent au gouvernement de faire de même.

« C’est bien beau les relations publiques et les belles images, mais c’est à ses négociateurs que le premier ministre doit parler. »

Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Après les professionnelles du milieu scolaire qui étaient en grève jeudi dernier, des milliers d’enseignantes débrayeront du 11 au 13 mai. Des votes de grèves continuent de se tenir dans tous les secteurs en vue de mettre la pression sur le gouvernement.


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