Photo : Wikimedia Commons

Legault subventionne les patrons pendant le conflit de travail chez Olymel

Alors que le gouvernement de François Legault annonce un investissement de 150 millions $ dans l’entreprise Olymel, celle-ci est dans la troisième semaine d’un conflit de travail l’opposant aux employés de son usine de Vallée-Jonction. Le syndicat déplore l’attitude de la compagnie, qui refuse de négocier même si les mauvaises conditions de travail font fuir les employés depuis des années.

Québec a annoncé mardi un investissement de 150 millions $ dans l’entreprise Olymel. De ce montant, 74 millions $ proviennent du Fonds pour la croissance des entreprises québécoises (FCEQ) et 76 millions $ d’Investissement Québec.

L’anonce de l’investissement survient le même jour où Olymel présente une nouvelle offre jugée insultante par les syndiqués de son usine d’abattage de Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches, qui sont en grève depuis trois semaines. En effet, l’entreprise  a fait de nouvelles demandes de recul aux travailleurs lors d’une rencontre de conciliation mardi. Ces demandes viennent envenimer un conflit de travail qui dure depuis le 28 avril dernier.

« Pour nous, il s’agit donc d’une autre insulte, d’un nouveau manque flagrant de respect qui nous indique qu’Olymel n’a pas du tout l’intention de régler rapidement le conflit actuel. »

Martin Maurice, président du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction (STOVJ-CSN)

La grève générale illimitée des employés de l’usine de Vallée-Jonction a été déclenchée le 28 avril dernier. Les salariés, qui travaillent dans des conditions déjà exigeantes et rendues plus difficiles encore par des éclosions de COVID-19 dans l’usine, réclament de meilleures conditions de travail, surtout au point de vue des taux horaires, qui n’ont augmenté que d’un peu plus d’un dollar en quinze ans. Pour sa part, Olymel a préféré retarder les négociations, même si l’augmentation du nombre de porcs en attente constitue une « urgence » selon l’entreprise. 

Le président du syndicat, Martin Maurice, relève que les problèmes liés aux conditions de travail chez l’entreprise ne datent pas d’hier. 

« Depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées chez Olymel Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. Il y a donc un sérieux problème et seule une amélioration générale des conditions de travail pourra en venir à bout. »

Martin Maurice, président du STOVJ-CSN

En octobre dernier, Olymel avait décidé de garder l’usine de Vallée-Jonction ouverte en dépit de 70 cas de COVID-19 chez ses employés, dont un mortel. Le même scénario s’est répété dans d’autres usines, comme celle de Cargill en Alberta et celle de Viandes du Breton à Rivière-du-Loup.  


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