Photo : Wikimedia Commons

Covid-19 en milieu de travail: Cargill soupçonnée de négligence criminelle

Trois personnes sont décédées suite à l’éclosion de Covid-19 à l’usine de transformation de viande Cargill à High River en Alberta. Dans une première au Canada, la compagnie fait l’objet d’une enquête criminelle pour avoir négligé de protéger ses travailleurs de la Covid-19 et avoir causé la mort d’un des travailleurs, Benito Quesada.

En mai dernier, une éclosion-monstre de Covid-19 à l’usine de transformation de viande Cargill en Alberta atteint 950 travailleurs. Deux d’entre eux, dont Benito Quesada, ainsi que  le père d’un autre employé, en meurent. Pour la famille Quesada, qui a porté plainte, la compagnie a fait preuve de négligence criminelle, et la GRC a accepté de faire enquête. 

Le premier cas à l’usine se déclare le 6 avril 2020. Le local 401 des Travailleurs Unis de l’Alimentation et du Commerce (TUAC) demande à la direction de prendre des mesures mais celle-ci attend le décès d’une de ses employées, 14 jours plus tard, avant de fermer. Lorsque l’usine ouvre le 4 mai, le syndicat déplore ne pas avoir eu assez de temps pour évaluer la sécurité du milieu de travail. Si les travailleurs sont distancés sur la chaîne de production, les salles à manger et vestiaires restent bondés. 

Pire, la direction de l’usine pousse les employés à retourner au travail, même s’ils souffrent de symptômes ou ont reçu un test positif. S’ils refusent de se rendre à l’usine parce qu’ils craignent d’être infectés ou d’infecter une personne avec qui ils vivent, ils sont menacés de licenciement. Finalement, on leur promet une prime de 500 $ s’ils ne manquent aucun quart de travail pendant deux mois. Benito Quesada, déjà malade, continue de se rendre au travail pour toucher cette prime. Il meurt le 7 mai.

Plusieurs espèrent que l’ouverture de l’enquête permettra de responsabiliser les entreprises, surtout dans le contexte de la pandémie, où elles sont nombreuses à être pointées du doigt pour leur négligence. Au Québec, des éclosions se sont déclarées dans plusieurs usines d’Olymel où la direction a été lente à réagir et a fait porter la responsabilité des infections aux travailleurs plutôt qu’aux conditions de travail inadéquates. 


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