Photo : Wikimedia Commons

Bell Canada a reçu 122,8 millions $ en subventions d’urgence pour payer des dividendes à ses actionnaires

Bell Canada a reçu 122,8 millions $ en subventions salariales d’urgence et ce malgré le fait que la compagnie a vu sa situation financière s’améliorer tout au long de l’année 2020 selon le site de nouvelles indépendant downUP. Alors qu’elle a bénéficié des subventions gouvernementales pour lui venir en aide, elle a versé des dividendes à ses actionnaires dans la dernière année.   

En décembre dernier, la CBC et le Financial Post révélaient que 68 compagnies canadiennes, dont Bell et d’autres entreprises de télécommunications, avaient détourné des fonds d’urgence afin de verser des bonis à leurs dirigeants et des dividendes à leurs actionnaires. BCE Inc., la compagnie-mère de Bell Canada, aurait reçu 122,8 millions $ en subventions salariales d’urgence, ce qui la place en tête de toutes les compagnies fautives.

Bell Canada, comme plusieurs autres grandes compagnies ayant reçu des fonds publics durant la pandémie, n’était pourtant pas en difficultés financières et disposait de 5,2 milliards $ de liquidités. Ses revenus étaient aussi à la hausse, en particulier ceux issus des services Internet, qui ont grimpé de 10%. Le député libéral Nate Erskine-Smith, lors d’une rencontre avec des représentants de la compagnie, a interrogé le bien-fondé de demander l’aide salariale d’urgence:

« Donc au lieu de puiser dans vos réserves d’argent ou de ne pas augmenter les dividendes de vos actionnaires, vous avez décidé de demander de l’argent public? »      

Nate Erskine-Smith, député libéral de Beaches-East York.

En réponse, le chef des affaires juridiques et réglementaires de BCE, Robert Malcolmson, a affirmé que l’augmentation des dividendes était nécessaire pour attirer suffisamment de capital au pays pour que la compagnie puisse construire ses réseaux. Or, cet argent était destiné à garantir que les compagnies puissent garder leurs employés au travail en couvrant une partie de leur salaire, et non à assurer la croissance de grandes compagnies qui affichent de bons résultats financiers.


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