Selon des enquêtes de la CBC et du Financial Post, certaines entreprises qui ont bénéficié du programme de subventions salariales ont utilisé cet argent pour verser des primes à leurs dirigeants. La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a toutefois refusé de nommer les entreprises fautives.
Différentes enquêtes médiatiques montrent que de nombreuses entreprises ont détourné des fonds d’urgence liés à la pandémie de Covid-19. Les chiffres obtenus par le Financial Post montrent que ce sont au moins 68 compagnies qui ont enrichi leurs dirigeants et actionnaires avec de l’argent public. Ensemble, elles ont reçu pour un peu plus d’un milliard $ d’aide gouvernementale, pendant qu’elles ont versé des dividendes et primes à leurs actionnaires et dirigeants pour une valeur totale d’environ 5 milliards $.
Le député du NPD Peter Julian a questionné la ministre Freeland à la Chambre des Communes à ce sujet. Il s’est indigné de la mauvaise gestion de l’argent gouvernemental pendant que la population a des besoins criants :
De son côté, la ministre Freeland a lancé un avertissement aux entreprises fautives, mais elle a refusé de les nommer. Toutefois, le Financial Post en avait déjà fait une liste, qui comprend de nombreuses entreprises du secteur du pétrole et du gaz naturel, comme Suncor, Imperial Oil, Canadian Natural Resources et Pembina Pipeline. On retrouve aussi des noms bien connus, comme Meubles Léon, Pages Jaunes, Telus, Transcontinental et Cogeco.
Mis en place le printemps dernier, le programme fédéral de subventions salariales est destiné aux entreprises qui ont des difficultés financières en raison de la pandémie de Covid-19 et qui peinent à payer leurs employés. L’argent du gouvernement sert donc à conserver ceux-ci au travail pour faire rouler l’économie.