Le vaccin conçu par l’entreprise pharmaceutique Moderna a été financé entièrement par de l’argent public. Pourtant, ce vaccin est le plus cher de tous les vaccins contre la Covid-19.
Bien qu’elle ne fasse pas partie des plus gros joueurs de l’industrie pharmaceutique, l’entreprise Moderna a développé l’un des premiers vaccins contre la Covid-19. La recherche qui a mené à l’élaboration du remède a été financée à 100% par de l’argent public américain. Pourtant, en vendant le vaccin aux différents gouvernements, l’entreprise engrange un profit substantiel. Cela lui a valu un prix Shkreli, décerné au début janvier par un comité d’experts pour le cas d’enrichissement le plus immoral dans le domaine de la santé.
Alors que Pfizer-BioNTech vend son vaccin au prix de 26 $ la dose, Moderna exige près du double : entre 42 et 50 $. Chacun de ces vaccins exige l’injection de deux doses. De son côté, le vaccin élaboré par AstraZeneca et les chercheurs de l’Université d’Oxford coûte seulement 5 $ la dose. En effet, l’université a exigé qu’il soit vendu au prix coûtant, sans profit, tant que la pandémie est en cours. Au Canada, cependant, ce sont seulement ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna qui sont administrés à la population pour le moment.
Selon des analystes, le marché des vaccins contre la Covid-19 s’évalue entre 10 et 24 milliards $ par année. Dans la majorité des cas, ce sont les gouvernements qui payent la facture. Cela signifie donc un immense transfert de richesse de l’État vers les entreprises pharmaceutiques qui conçoivent et produisent les vaccins.
Au mois d’octobre, le gouvernement de Justin Trudeau s’est opposé à une motion parlementaire exigeant de rendre publics les documents produits par la fonction publique au sujet de la Covid-19. Il cherchait alors à protéger des informations provenant des compagnies pharmaceutiques. Le gouvernement a également accordé un contrat d’une valeur de 100 millions $ à l’entreprise d’un ancien député libéral pour la fourniture de respirateurs mécaniques.