Avec le retour en classe au secondaire, les élèves devront maintenant porter un masque de procédure en tout temps. Cette mesure aurait dû être appliquée depuis la rentrée de septembre selon l’Institut national de la santé publique (INSPQ), ce qui amène les partis d’opposition à critiquer la lenteur du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
Selon une recommandation de l’INSPQ datant du printemps dernier, les élèves du primaire et du secondaire auraient dû avoir l’obligation de porter le masque de procédure (ou masque chirurgical) dès la rentrée scolaire du mois de septembre. Or, jusqu’à maintenant, un couvre-visage artisanal était jugé suffisant par le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, alors que ce genre de protection est moins efficace pour prévenir la contagion. Avec la retour en classe, le ministre a annoncé que seuls les élèves du secondaire seront maintenant obligés de porter le masque de procédure. Ceux du primaire pourront quant à eux continuer de porter un masque artisanal.
Ce changement partiel de directive arrive trop tard selon les partis d’opposition à Québec. Ils s’expliquent mal que le ministre ait pris près de cinq mois pour appliquer une mesure dont il connaissait la pertinence. Selon la députée libérale Marwah Rizqy, le ministre n’écoute la santé publique que « quand ça fait son affaire ». De son côté, la solidaire Christine Labrie estime que le gouvernement devrait s’abstenir des leçons quand il ne fait pas ses devoirs :
« la CAQ passe beaucoup de temps à faire la morale aux gens, mais elle a des comptes à rendre sur les moyens qu’elle prend de réduire la contagion dans les milieux sous sa responsabilité. En éducation, c’est désolant de voir à quel point le ministre Roberge est systématiquement en retard de plusieurs mois sur les décisions qui devraient être prises, que ce soit du point de vue sanitaire ou pédagogique. »
Christine Labrie, députée solidaire de Sherbrooke
Ce n’est pas la première recommandation de la santé publique qui est ignorée par le ministre de l’Éducation. En effet, l’INSPQ avait recommandé, plus tôt cet automne, de réduire la taille des groupes en secondaire 4 et 5 pour réduire le risque d’infection. Les écoles ont été, dans les derniers mois, l’un des principaux lieux de contamination à la Covid-19. Alors que les hospitalisations liées à la pandémie atteignent un niveau critique, le gouvernement Legault a décidé que les élèves du primaire et du secondaire retourneront en classe prochainement, même si la population doit respecter des mesures plus strictes comme un couvre-feu de 20h à 5h.