Interrogé sur le prix des loyers à Montréal, François Legault a fait la preuve de son ignorance en affirmant qu’on trouvait des logements à « 500-600 $ », alors que le coût réel des appartements est deux fois supérieur. Malgré tout, le premier ministre continue à nier l’existence d’une crise du logement au Québec.
Lorsque Manon Massé, de Québec solidaire (QS), lui a demandé mercredi s’il avait une idée du prix médian d’un logement à Montréal, le premier ministre Legault a rapidement prouvé que non.
Or, le coût réel des loyers disponibles dans la métropole est nettement supérieur aux impressions de François Legault. L’an dernier, la moyenne s’établissait à 1258$, selon une enquête du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), ce qui représente plus du double des estimations du premier ministre. Un appartement de cinq pièces coûtait au-delà de 1500$, tandis que même un petit logement de deux pièces coûte en moyenne plus de 900$ par mois à l’heure actuelle.
M. Legault, qui a récemment mis en vente sa luxueuse demeure dans le quartier Outremont pour la somme de 5 millions $, a aussi affirmé qu’il connaissait la réalité des locataires parce que ses deux fils adultes, qui résident avec lui, « ont plein d’amis qui sont dans des logements ».
En conférence de presse, jeudi matin, M. Legault a aussi voulu préciser que ses réponses de la veille concernaient surtout les étudiants. Or, contrairement à ce que semble croire le premier ministre, ce ne sont pas que les étudiants qui habitent des appartements : à Montréal, près des deux tiers (63%) des gens étaient locataires en 2016, alors que les étudiants collégiaux et universitaires n’y représentaient que 6% de la population.
Manon Massé s’est indignée de la réponse du premier ministre, qui prouve qu’il est détaché de la réalité des gens ordinaires, selon elle.
Selon d’autres, François Legault sait très bien à quoi ressemble le marché des appartements à Montréal, mais il préfère déformer la réalité pour justifier son inaction. En effet, pour les organismes de défense des locataires, le déni de François Legault n’a rien de surprenant, puisque la CAQ refuse depuis des mois de reconnaître qu’une grave crise du logement sévit partout dans la province.
Pressé de questions, le premier ministre a cherché à minimiser la situation en affirmant qu’il « manquait » simplement de logements au Québec, évacuant complètement la question de la spéculation immobilière et des pratiques d’évictions qui se multiplient.