Image : Assemblée nationale du Québec

GNL coule, mais le gouvernement Legault est toujours à bord

Les risques sont plus nombreux que les avantages avec le projet gazier GNL Québec : c’est le constat que dresse le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), dont le rapport a été rendu public mercredi. Pourtant, le ministre de l’Environnement continue d’envisager l’autorisation du projet, même s’il admet qu’il échoue à tous les tests.

Le ministre caquiste de l’Environnement, Benoit Charette, a dû admettre que GNL Québec ne respectait aucune des conditions nécessaires à son autorisation, ni pour l’acceptabilité sociale,  ni concernant les conséquences environnementales.

« Le projet ne se qualifie pas. »

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

Or, du même souffle, le ministre Charette refuse de mettre un terme au projet et annonce vouloir continuer à l’étudier pour lui laisser une seconde chance. Il repousse sa décision à la fin de l’été.

L’usine de liquéfaction de gaz naturel produirait chaque année 45 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent de 60% des émissions de GES du Québec. Le passage de navires super-méthaniers dans le fjord du Saguenay constitue aussi un important danger pour les bélugas. De plus, le BAPE ne s’est pas encore penché sur le gazoduc qui traverserait le Québec et le Canada, augmentant l’impact environnemental du projet.

Par ailleurs, GNL aurait peu de retombées économiques pour la région du Saguenay, profitant surtout aux entreprises de l’Ouest canadien, d’où proviendrait le gaz. L’avenir du marché du gaz naturel est aussi douteux, puisque cette énergie fossile pourrait rapidement être supplantée par des ressources plus vertes : cela compromet donc le succès du projet à moyen terme. Des investisseurs l’ont d’ailleurs abandonné récemment, tandis que de hauts dirigeants ont donné leur démission.

Le BAPE souligne finalement le manque d’acceptabilité sociale du projet, qui crée de vives tensions dans la région et partout dans la province. De nombreuses organisations citoyennes de même que tous les partis d’opposition dénoncent GNL : le BAPE vient confirmer leurs craintes, jugent-ils.

Le fait que la CAQ ne soit pas découragée par les conclusions du rapport fait craindre à l’opposition que le gouvernement Legault finisse par céder aux manoeuvres des entreprises derrière le projet :

« Le ministre donne l’opportunité au promoteur de continuer à faire aller ses relations publiques. Ce qu’il devrait faire, c’est plutôt de fermer la porte au projet. Il doit mettre le dernier clou dans le cercueil de GNL Québec. »

Ruba Ghazal, porte-parole en environnement pour Québec solidaire

Dans les derniers jours, des associations patronales et des think tanks de droite ont multiplié les interventions en faveur de GNL, argumentant notamment que le rapport du BAPE était encourageant.


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