Alors que les besoins de personnel se font de plus en plus sentir dans l’ensemble du réseau de la santé, des établissements de santé décident de réduire les soins psychologiques. Les employés « libérés » seront envoyés en renfort pour les soins de patients atteints de la Covid-19.
Pour éviter des ruptures de service hospitalier dues au manque de personnel, comme en Outaouais ou au CHU de Québec, certaines directions régionales de la santé ont décidé de réaffecter le personnel qui s’occupe des soins psychosociaux. Selon le Devoir, c’est le cas dans la région de Chaudière-Appalaches, où des psychologues vont aller épauler les préposées aux bénéficiaires. D’autres catégories de personnel de soutien sont également réaffectées, comme les travailleuses sociales, les techniciennes en éducation spécialisée et certaines ergothérapeutes. D’autres régions s’apprêteraient à faire de même.
Les coupures dans l’offre de soins psychologiques risquent d’avoir un impact dévastateur à moyen ou long terme, alors que la pandémie vient ajouter un stress mental supplémentaire. Selon une étude de l’Université de Sherbrooke, 20% de la population adulte a eu des symptômes de trouble d’anxiété généralisée ou de dépression majeure au courant du mois de septembre. Du côté de l’éducation, ce sont 70% des professeurs qui affirment avoir vu leur santé mentale décliner depuis la rentrée
Renforcer la première ligne de soin psychologique permettrait de réduire l’impact de la pandémie et des mesures sanitaires sur la santé mentale selon l’étude de l’Université de Sherbrooke. Or, la réaffectation des psychologues va exactement dans le sens inverse. Négliger les problèmes de santé mentale pourrait provoquer une hausse de l’absentéisme au travail, des maladies, du décrochage scolaire et même de la criminalité.