Photo : Markus Spiske | Unsplash

Les éducatrices en petite enfance méritent un meilleur salaire, jugent 82% des Québécois

Les éducatrices font un travail crucial pour les enfants et la société et mériteraient de meilleurs salaires : c’est ce que croit une grande majorité de la population québécoise, selon un nouveau sondage. Or, les éducatrices ont plutôt droit à de faibles salaires et à de mauvaises conditions de travail, ce qui conduit à une grave pénurie de main-d’œuvre empêchant des parents d’obtenir des places pour leurs enfants. 

Une très forte majorité de la population québécoise (82%) juge que les éducatrices en petite enfance méritent un meilleur salaire, indique un sondage commandé par l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Une proportion similaire (85%) estime que le travail des éducatrices n’est pas reconnu à sa juste valeur par la société, alors qu’elles remplissent un rôle exigeant et essentiel dans le développement des enfants. En effet, la quasi-totalité des personnes sondées (97%) considère que les éducatrices ont un impact important sur les enfants. Ce sont encore 90% des répondants qui ont une impression positive des éducatrices.

Les éducatrices en petite enfance sont payées 32 000 $ par année lorsqu’elles débutent et leur salaire plafonne à 42 000 $ après dix ans d’expérience. Or, quand on demande aux gens à partir de quel salaire annuel ils seraient prêts à exercer ce métier, 60% disent qu’ils demanderaient plus de 50 000 $. Ce sont 84% qui refuseraient de travailler comme éducatrice pour moins de 40 000 $. Au Québec, le salaire médian est de 45 000 $ par année.

Le métier d’éducatrice est un métier spécialisé, rappelle Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), en entrevue avec Majeur. Les éducatrices doivent détenir un diplôme collégial et sont responsables de toute une planification pédagogique avec les enfants. « Nous sommes le premier maillon de l’éducation », lance-t-elle.

« La pandémie a rappelé à la population à quel point nous sommes essentielles. »

Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ

Le réseau des Centres de la petite enfance (CPE) peine à recruter des éducatrices et fait même face à de nombreux départs de travailleuses épuisées : il est donc aux prises avec une grave pénurie de personnel. Les trop faibles salaires et les pénibles conditions de travail (elles-mêmes causées en partie par la pénurie de personnel) sont en cause, explique Valérie Grenon. Or, cette situation mène à des ruptures de services dans certains établissements et compromet l’accessibilité des services de garde, alors que plus de 88 000 enfants sont inscrits sur la liste d’attente de Place 0-5, à la recherche d’une place en garderie.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux