Photo : Collages féministes Montréal | Facebook

Violences conjugales : plus courantes et plus graves envers les femmes

Les nouveaux résultats d’enquête révélés par Statistique Canada montrent que la violence entre partenaires intimes est un phénomène répandu au pays, tout particulièrement contre les femmes et les personnes vivant avec un handicap. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique, alors qu’une vague de féminicides secoue le Québec.

Selon une enquête menée en 2018 et publiée lundi, ce sont 44% des femmes qui rapportent avoir été victimes de violence psychologique, physique, sexuelle ou d’exploitation financière de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie. Chez les hommes, la proportion est de 36%.

L’écart entre les genres est encore plus marqué lorsqu’on s’intéresse à la gravité des violences, à leur fréquence ou encore à leurs conséquences sur la santé mentale. Ainsi, six fois plus de femmes (12%) que d’hommes (2%) ont subi des agressions sexuelles dans une relation intime. Les femmes sont aussi sept fois plus nombreuses à affirmer avoir été étranglées par un partenaire (7%, contre 1% des hommes).

Les violences dans les relations intimes surviennent souvent de manière répétée, et non isolée. Encore une fois, cela est plus marqué chez les femmes : 12% des femmes victimes de violence en ont vécu au quotidien dans l’année précédente, par rapport à 6% des hommes. La gravité et la régularité de la violence sont aussi liées à une peur plus importante : 37% des femmes victimes de violence disent avoir déjà eu peur de leur partenaire, contre 9% des hommes.

Les personnes ayant un handicap ou un problème de santé mentale sont aussi plus touchées : 44% des hommes et 53% des femmes dans cette situation rapportent des violences.

La violence dans les relations intimes est tellement importante qu’elle est considérée comme un véritable problème de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé. Au Québec, une vague de féminicides sans précédent a déjà coûté la vie à dix femmes depuis le début de l’année. Sous la pression des organismes de soutien aux victimes de violence conjugale, le gouvernement Legault a été forcé de revoir son budget et de multiplier par dix les sommes initialement prévues pour lutter contre ce problème.


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