Photo : Collages féministes Montréal | Facebook

8 féminicides en 8 semaines : plusieurs manifestations à travers le Québec

Alors que le Québec connaît une vague de féminicides sans précédent, des milliers de personnes ont pris part à des manifestations à travers la province pour réclamer des actions immédiates de la part des gouvernements. Ni Québec ni Ottawa n’a présenté de plan d’action pour lutter contre la violence conjugale.

Un huitième féminicide en huit semaines est survenu au Québec : une femme d’Ivujivik morte la semaine dernière a été tuée par son conjoint, a-t-on appris vendredi.

« C’est une onde de choc sur le Québec au complet. »

Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC)

Le jour même, des manifestations ont eu lieu dans une vingtaine de villes à travers la province : à Baie-Comeau, Matane, Québec, Rouyn-Noranda, Sherbrooke ou encore aux Îles-de-la-Madeleine, des milliers de personnes ont répondu à l’appel lancé par les groupes de défense des femmes victimes de violence conjugale. À Montréal, la manifestation a réuni 10 000 personnes.

Tenues sous le mot d’ordre « Pas une de plus », ces manifestations visaient à dire aux femmes victimes de violence conjugales qu’elles ne sont pas seules, explique Chantal Arseneault, l’une des organisatrices de la mobilisation. Il s’agissait aussi de sensibiliser la population à la gravité du problème et de revendiquer de véritables gestes de la part des gouvernements.

Le dernier budget déposé par la CAQ ne prévoit que « des miettes » pour venir en aide aux femmes victimes de violence : l’argent promis ne représente qu’un dixième des besoins dans le réseau des maisons d’hébergement, pourtant essentielles pour permettre aux femmes d’échapper à la violence.

Les intervenantes du milieu exigent aussi un plan d’action à long terme, afin de favoriser des transformations sociales profondes pour mettre un terme aux violences sexistes. Il faut lancer une campagne de sensibilisation à grande échelle, ou encore repenser l’accès à la justice en offrant un meilleur accompagnement aux femmes souhaitant dénoncer les violences qu’elles vivent, affirment les groupes de femmes. Actuellement, ni le gouvernement provincial ni le gouvernement fédéral n’ont de plan structurant pour lutter contre la violence faite aux femmes.

Pourtant, la situation est plus urgente que jamais : la pandémie et le confinement ont sérieusement aggravé la vulnérabilité des femmes à la violence conjugale.


Vous aimez nos publications?
Suivez Majeur sur vos réseaux sociaux