Une manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes, hier à Montréal, afin de dénoncer le couvre-feu pour son inutilité et pour ses effets dommageables sur les plus vulnérables. Des mesures plus efficaces et qui restreignent moins les libertés étaient réclamées.
L’appel à manifester publié cette semaine critiquait l’impact disproportionné du couvre-feu sur les personnes plus vulnérables : par exemple, celles qui sont en situation d’itinérance, qui habitent des petits logements, qui vivent de la violence conjugale ou qui sont susceptibles d’être victimes de profilage avec la présence policière accrue.
L’événement était toutefois organisé par des groupes favorables à plusieurs des mesures sanitaires. Sur place, la quasi-totalité des participants portait d’ailleurs le masque. Certains manifestants interrogés jugent même que le gouvernement Legault n’en fait pas assez pour prévenir réellement la contagion, par exemple dans les milieux de travail ou encore dans les écoles.
Mais ils demandent toutefois l’abolition du couvre-feu, qualifié d’« autoritaire et anti-science ». L’inefficacité présumée du couvre-feu pour réduire les visites à la maison a été soulignée dans les derniers jours. Les données de la Santé publique ne permettent pas non plus de constater un effet du couvre-feu sur la variation des cas de COVID-19.
L’événement visait aussi à rappeler que l’opposition au gouvernement Legault et à ses mesures restrictives n’est pas exclusive aux groupes conspirationnistes ou d’extrême droite, même si ceux-ci ont acquis une visibilité importante sur ces questions.
Il s’agissait de la quatrième manifestation à Montréal depuis que le gouvernement Legault a ramené le couvre-feu à 20h dans la métropole. L’événement s’est déroulé dans le calme, mais les forces de l’ordre ont malgré tout arrêté une personne et distribué des constats d’infraction à deux autres.