Photo : Pixabay

10,6 millions $ en fonds publics pour un gazoduc en Estrie

Dans la foulée de la relance économique, le gouvernement de la CAQ accorde une subvention de 10,6 millions $ pour la construction d’un nouveau tronçon de gazoduc de la compagnie Énergir en Estrie. Plusieurs experts doutent toutefois des mérites écologiques de cet investissement, vanté autant par l’entreprise que par le gouvernement. 

Le gouvernement du Québec a accordé une subvention de 10,6 millions $ à Énergir pour lui permettre de construire un nouveau tronçon de gazoduc en Estrie. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, justifie cet investissement en affirmant que le gaz naturel serait moins polluant que le pétrole et voit le projet comme un pas dans la transition du Québec vers des énergies plus vertes. Pour sa part, Énergir, estime que le gazoduc réduirait de 300 tonnes les émissions de gaz à effet de serre par année, ce qui équivaut à retirer 75 véhicules de la route. 

En entrevue avec Le Devoir, Normand Mousseau, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal, affirme que c’est trop cher payé pour les retombées réelles : 

« Si on accorde une subvention de 10,6 millions de dollars pour retirer l’équivalent annuel de 75 véhicules de nos routes, ça commence à être cher. Ce n’est pas la meilleure façon d’investir. »

Normand Mousseau en entrevue avec Le Devoir

En effet, une diminution de 300 tonnes est minime en comparaison de la production totale de gaz à effet de serre au Québec qui, en 2018, atteignait 80,6 millions de tonnes. Cette avancée minuscule n’empêche pas le député de Richmond, André Bachand, de se réjouir: « Non seulement cet investissement est important pour le développement économique de la région, mais il se veut un pas en avant dans le processus de changements dans le domaine des énergies renouvelables. »

Les plans de relance économique ont causé des hausses des émissions de gaz à effet de serre un peu partout dans le monde. Le Québec et le Canada multiplient par ailleurs les projets aux conséquences écologiques inquiétantes. Ainsi le gouvernement Legault a autorisé récemment un projet de mine à ciel ouvert dans Lanaudière, et le fédéral a donné le feu vert à la construction d’un terminal portuaire à Contrecoeur même si celui-ci bafoue la Loi sur les espèces en péril.


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