Photo : Hermes Rivera / Unsplash

Forces armées : un deuxième chef d’état-major accusé d’inconduite sexuelle en moins d’un mois

Art McDonald a quitté ses fonctions de chef d’état-major après que des allégations d’inconduite sexuelle à son endroit aient fait surface. Le gouvernement choisit toutefois de laisser l’armée mener l’enquête, ce que plusieurs experts jugent inefficace. 

Visé par des allégations d’inconduite sexuelle, l’amiral Art McDonald a quitté ses fonctions de chef d’état-major mercredi soir dernier. Les événements auraient eu lieu il y a dix ans. L’annonce survient quelques semaines seulement après des accusations semblables envers son prédécesseur Jonathan Vance, qui s’était fait le porte-étendard de la lutte contre ce qu’un rapport avait décrit comme une « culture de sexualisation hostile » au sein des Forces armées canadiennes (FAC). Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a annoncé que le Service national des enquêtes des Forces canadiennes est chargé de faire enquête.

Or, ce service est interne aux FAC et un rapport déposé en 2015 par la juge à la retraite Marie Deschamps faisait état de nombreux obstacles au traitement interne des problèmes d’inconduite sexuelle. Elle fait état de tolérance à l’endroit de comportements inappropriés, d’une culture du silence qui décourage le signalement de ces actes et de procédures d’enquête complexes et inefficaces. Le rapport fournissait aussi plusieurs recommandations, notamment d’imposer une surveillance externe aux FAC afin de donner la possibilité au personnel militaire de porter plainte sans craindre de représailles ou de l’indifférence de la part de supérieurs. 

La décision de confier l’enquête à l’armée se heurte aussi aux recommandations de plusieurs experts. Selon eux, les accusations contre Jonathan Vance démontrent déjà que l’armée n’est simplement pas en mesure de gérer le problème des inconduites et du harcèlement sexuels par elle-même.


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