Des experts pensent que l’armée canadienne a besoin de supervision externe pour résoudre les problèmes d’inconduite sexuelle en son sein. Cette recommandation fait suite aux allégations d’inconduite sexuelle contre Jonathan Vance, ancien chef d’état-major de la Défense.
Selon plusieurs experts, l’échec de l’armée canadienne à éradiquer les inconduites sexuelles et les comportements sexistes impose d’avoir recours à une surveillance externe. La recommandation d’une supervision par une tierce partie suit de récentes allégations d’inconduite sexuelle à l’endroit de Jonathan Vance, l’ancien commandant en chef de l’armée canadienne. Accusé de comportements inappropriés envers deux subordonnées, il était d’ailleurs l’un des principaux architectes de la campagne « Opération Honneur » qui avait pour objectif de mettre fin aux inconduites sexuelles et au harcèlement au sein de l’armée.
La surveillance externe de l’armée avait déjà été suggérée en 2015 par la juge à la retraite de la Cour suprême Marie Deschamps, chargée de faire enquête sur la culture toxique qui règne dans l’armée. Mais le gouvernement conservateur de l’époque avait pris une autre direction. Pour Megan MacKenzie, experte de la question des inconduites sexuelles au sein des forces armées, les nouvelles accusations contre Jonathan Vance montrent une fois de plus que l’armée n’est pas en mesure de régler le problème par elle-même.
L’armée n’est pas la seule institution qui semble incapable de protéger son personnel d’une culture sexiste et toxique. Un rapport publié en novembre dernier faisait état de harcèlement sexuel, de commentaires discriminatoires et même de viols dans les rangs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Dans le cas de la GRC, outre le sexisme, le racisme systémique était mis en cause, tout comme dans des dossiers semblables à la Sûreté du Québec (SQ) et au Service de police de la ville de Montréal (SPVM).