Domaine public

Le nombre de blessures au travail explose en santé, mais le gouvernement ferme les yeux

La pandémie et les conditions de travail extrêmes ont fait bondir les cas de blessures chez les travailleuses de la santé. Pourtant, la réforme de la CAQ en santé-sécurité veut classer ce secteur parmi les risques « faibles ».

Au cours de la dernière année, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a enregistré une très forte hausse des blessures chez les travailleuses de la santé. Le nombre d’heures payées en indemnité a fortement augmenté depuis le début de la pandémie : de 85% chez les infirmières, et de 171% chez les inhalothérapeutes.

Seulement pour les problèmes de santé reliés à la COVID-19, la CNESST prévoit près de 20 000 cas. À cela s’ajoutent les autres infections, ainsi que les accidents de travail. En effet, même sans la pandémie, le secteur de la santé est celui où surviennent le plus d’accidents de travail, insiste le président de la FTQ, Daniel Boyer. Et pourtant, dans sa réforme en santé-sécurité, la CAQ considère le personnel de la santé comme étant à « faible risque », ce qui signifie qu’il n’aura pas droit à toutes les mesures de prévention.

Le personnel de la santé est aussi menacé par des problèmes psychologiques, comme le stress post-traumatique et surtout l’épuisement professionnel, un risque majeur pour les travailleuses de la santé. Or, la réforme de la CAQ oublie le problème de l’épuisement professionnel, qui est pourtant le « mal du siècle », comme s’en inquiétait récemment la CSN.

La récente aggravation des dangers pour les employées de la santé est due à la COVID-19, et tout particulièrement aux conditions de travail extrêmes imposées par le gouvernement.

« Les quarts de 12 et 16 heures, l’absence de période de repos et le temps supplémentaire obligatoire doivent cesser immédiatement, car ils ne sont pas sécuritaires, autant pour les professionnelles en soins que pour les patients. »

Denyse Joseph, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), en entrevue au Devoir


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