Photo : Claudia Leduc

Un propriétaire évince ses locataires pour attirer des acheteurs

Après avoir évincé un locataire en plein hiver le 14 janvier dernier, le propriétaire d’un immeuble à logements du Plateau-Mont-Royal s’attire de nouvelles critiques pour avoir remis l’édifice en vente, moins d’un an après l’avoir acheté. Pour plusieurs, ce « flip immobilier » démontre l’urgence de mieux protéger les locataires.

Le 14 janvier dernier, un locataire est évincé de son logement en plein hiver et au milieu d’une pandémie. Les photos de meubles et boîtes de carton entassées sur le trottoir avaient rapidement suscité la colère sur les réseaux sociaux. Moins d’un mois plus tard, le même édifice est remis en vente par son propriétaire qui en avait fait l’acquisition au courant de l’été. Dans l’annonce de vente originale, il rassure les acheteurs potentiels qu’ils n’auront pas à se soucier des locataires. 

Si l’événement en choque plusieurs, la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, assure que des « flips immobiliers » de ce genre, soit d’acheter une propriété à prix moindre pour la revendre à profit, « sont monnaie courante à Montréal dans un contexte de spéculation ». Et ce sont les locataires qui en paient le prix : 

« On le voit ici, c’est très clair que les locataires sont vus comme un frein à des transactions plus rentables. C’est un scandale que l’on puisse évincer des locataires de la sorte, en plein hiver et en pleine pandémie, juste pour pouvoir mieux vendre un immeuble. »

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, en entrevue avec Majeur

Elle ajoute que le Québec doit faire plus afin de protéger les locataires et leur droit au logement qui, selon elle, est en recul dans la province. Montréal a vécu cette année une crise sans précédent, alors que 2,2 fois plus de ménages que l’année précédente ont fait appel au service de référence de la ville pour trouver un logement. 


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