Photo : Syndicat des des travailleurs d'Olymel Vallée-Jonction–CSN

Contamination chez Olymel : des employés inquiets, des patrons qui se déresponsabilisent

Après l’usine de Vallée-Jonction, c’est au tour de l’usine Olymel de Princeville d’être le lieu d’une éclosion, alors que deux autres usines signalent leurs premiers cas. L’entreprise a annoncé de nouvelles mesures sanitaires, mais l’inquiétude et la colère persistent au sein des employés.

À l’usine de Princeville, quatorze employés sur 370 ont été déclarés positifs à la Covid-19, alors que le bilan du côté de Vallée-Jonction fait état de 122 infections, dont une mortelle. Les usines de Yamachiche et de Sainte-Rosalie, de leur côté, comptent chacune un employé infecté.

Pour freiner la contagion, la direction de l’entreprise a annoncé la mise en place de mesures préventives : dépistage massif des employés, avances salariales pour ceux qui se placent en retrait en raison de symptômes, sens uniques dans les allées et ajout d’une pause de 65 minutes entre les quarts de travail pour éviter les croisements. Du côté du syndicat, on juge l’avance salariale insuffisante, puisqu’elle ne permet pas de compenser dans son entièreté le manque-à-gagner des employés placés en isolement. 

Malgré ces nouvelles mesures, les employés demeurent inquiets, notamment en raison de leur proximité aux postes de travail dans l’usine. En entrevue avec Majeur, le président de la Fédération du commerce-CSN, qui représente les employés d’Olymel, fait écho de leurs préoccupations :

« Les gens sont quand même inquiets, c’est sûr. Tout le monde est pilé l’un par-dessus l’autre ou un à côté de l’autre. Tu travailles sur une chaîne de production, pis c’est du coude à coude, épaule à épaule. »

David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce-CSN

De plus, les commentaires lancés dans les médias par les patrons de l’entreprise sont mal passés. En faisant porter la responsabilité des infections aux employés, ils ont manqué de sensibilité à l’endroit des victimes :

« Les commentaires que j’ai vus dans les médias, j’ai trouvé ça déplacé. Il y a quelqu’un qui est mort. C’est-tu le temps de dire que c’est la faute du monde? C’est sûr que c’est pas facile [de faire respecter les consignes]. Mais là, de dire que c’est à cause des employés, je trouve ça déplacé. Surtout que les boss, au siège social, sont tous en télé-travail. »

David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce-CSN


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