Photo : Wikimedia Commons

Affaire Camara : un autre cas de profilage racial au SPVM?

Dans un revirement de situation inattendu, Mamadi III Fara Camara a été innocenté d’avoir blessé un agent de police, grâce à des éléments fournis par une vidéo de la scène du crime. L’empressement à arrêter M. Camara, comparé à la lenteur avec laquelle la vidéo a été ré-examinée, laisse planer un doute quant aux effets d’un racisme systémique dans cette affaire.

Mamadi III Fara Camara a été arrêté jeudi dernier et accusé de tentative de meurtre et d’avoir blessé un agent du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Toutes les charges ont finalement été abandonnées et il a été libéré hier après avoir passé six jours derrière les barreaux. C’est une seconde analyse d’une vidéo de surveillance, dans laquelle on peut apercevoir une tout autre personne que M. Camara sur les lieux du crime, qui aura permis de l’innocenter.  

Pour rappeler les faits, M. Camara avait lui-même appelé le 911 pour rapporter l’agression sur le policier. Mais les policiers n’ont rien voulu croire, et ils l’ont accusé de chercher à les tromper. L’avocat de M. Camara a souligné que l’arrestation avait été trop rapide.

Le chroniqueur Yves Boisvert pose la question : « Si ce brillant étudiant au doctorat, au passé irréprochable et à la vie rangée n’avait pas été africain, aurait-on mieux vérifié? Mieux écouté sa version? Regardé la vidéo plus vite? ». Les partis d’opposition municipaux, quant à eux, sont inquiets de la possibilité que le profilage racial, problème connu au sein du SPVM, ait pu jouer un rôle dans l’affaire. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également réclamé la tenue d’une enquête indépendante au plus vite. 

C’est la deuxième fois que le SPVM se retrouve face à des accusations de profilage racial en moins d’une semaine. Jeudi dernier, des policiers ont arrêté un avocat au centre-ville en agissant de manière arrogante et méprisante à son endroit.


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