Photo : Wikimedia Commons

« Tu vas où? La voiture est à qui? » demande le SPVM à un avocat noir

In Texto a appris que le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a profilé Kwadwo Manoa Yeboah, un avocat montréalais d’origine ghanéenne, jeudi dernier. Celui-ci a été accusé d’avoir présenté un faux permis, a été ridiculisé et a passé plus de vingt minutes menotté derrière une auto patrouille. 

Kwadwo Manoa Yeboah était au volant du véhicule de son épouse avec sa fille de 15 ans au centre-ville de de Montréal jeudi dernier quand il a été interpellé par le SPVM sous suspicion de cellulaire au volant. Avant même de demander à voir les papiers du véhicule, le policier presse Me Yeboah de le tutoyer en lui demandant où il allait et à qui était la voiture. Il est ensuite menotté, sous prétexte d’avoir donné un faux permis. 

Le permis est un ancien modèle qui n’est pas encore expiré mais les agents fouillent quand même Me Yeboah, son portefeuille et son téléphone cellulaire. L’avocat leur mentionne qu’ils ont besoin d’un mandat puisqu’il pourrait détenir des informations couvertes par le secret professionnel, mais ceux-ci « partent à rire », raconte-t‐il en entrevue avec In Texto. Deux autres autopatrouilles arrivent ensuite et une policière tente d’intimider la fille de Me Yeboah, sortie de la voiture pour mieux filmer la scène.

« La madame m’a dit d’arrêter de filmer et de rentrer dans l’auto, si je ne voulais pas avoir de problèmes. »

Kenya Yeboah, 15 ans, en entrevue avec In Texto

Éventuellement les policiers constatent que Me Yeboah dit la vérité. Sans s’excuser, ils lui donnent une contravention pour cellulaire au volant et quittent les lieux. Me Yeboah entend contester l’amende et porter plainte. L’avocat Fernando Belton, qui représente Me Yeboah dans l’affaire, dit que ce genre d’attitude est commune.

« Dans ces genres d’interpellations, même lorsque les policiers savent qu’ils se sont trompés, ils ne vont jamais s’excuser. On traite le citoyen comme étant un de seconde zone. Et on s’est trompé, mais ça ne dérange pas. »

Me Fernando Belton en entrevue avec In Texto

Même s’il a reconnu l’existence du racisme systémique dans l’organisation, le SPVM a récemment été accusé de toujours le pratiquer.


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