Photo : Majeur

L’escouade anti-noirs du SPVM

Une étude dévoilée aujourd’hui montre que l’escouade Quiétude, créée par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM), cible essentiellement des personnes noires sans remplir sa mission. Alors que son mandat est de lutter contre les armes à feu illégales qui sont en circulation, 74% des personnes qu’elle arrête sont noires. Pourtant, moins de 30% des accusations contre ces personnes concernent les armes à feu.

Selon des informations obtenues par La Presse, le professeur Ted Rutland de l’Université Concordia dévoile aujourd’hui les résultats de l’enquête sur l’escouade Quiétude du SPVM qu’il mène depuis le mois de février. Il observe qu’une personne noire a 42 fois plus de chances d’être arrêtée par cette escouade qu’une personne blanche.

De plus, l’escouade Quiétude s’écarte de la mission pour laquelle elle a été créée. Alors qu’elle doit s’en prendre au problème des armes à feu illégales, plus de 54% des accusations portées contre les personnes qu’elle arrête concernent la possession de drogue. Le chercheur donne l’exemple d’une personne noire de Montréal-Nord qui a été questionnée sur le trafic de drogue alors qu’elle était au volant de sa voiture. L’escouade est par la suite débarquée chez elle pour saisir des biens et l’arrêter pour possession de drogue. Le chercheur est catégorique :

« On cible certains types de crimes, mais en réalité, ce qu’on cible, ce sont les personnes racisées. »

Ted Rutland, professeur à l’Université Concordia, en entrevue à La Presse


Cette histoire risque de relancer le débat au sujet du profilage racial fait par les forces policières. Bien que le chef du SPVM ait reconnu l’existence du racisme systémique dans son organisation, peu de gestes ont encore été posés pour régler cette problématique.


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