Depuis la rentrée scolaire, le gouvernement refuse de donner accès à des cours en ligne pour les enfants d’âge scolaire, ce qui a mené à plusieurs éclosions, en particulier dans les familles nombreuses. La seule option qui s’offre aux parents voulant éviter ce risque est que l’un des deux fasse l’école à la maison, une solution qui pose une variété de problèmes aux parents concernés.
La décision du gouvernement de ne pas organiser l’école à distance a suscité la colère de beaucoup de parents. Alors que les écoles sont mal ventilées et représentent des lieux de contamination à la Covid-19 reconnus, les parents doivent y envoyer leurs enfants. Cela représente un problème particulier pour les familles nombreuses, où la présence de cinq, six, sept enfants ou plus multiplie les chances d’attraper la maladie et de la transmettre. La seule exception où l’on a permis l’école à distance était sur présentation d’un billet médical attestant d’une maladie jugée suffisamment grave.
Ces difficultés expliquent la hausse fulgurante de la popularité de l’école à la maison, où l’un des deux parents – le plus souvent la mère – joue le rôle de professeur auprès de ses enfants, bien souvent en sacrifiant ses activités professionnelles. Dans la dernière année, le nombre d’enfants dans cette situation a doublé, passant de près de 6000 à plus de 12 000. Mais les parents qui ont fait ce choix se heurtent eux aussi à des difficultés : le ministère de l’Éducation n’a pas augmenté suffisamment le personnel en charge de l’encadrement de l’école à la maison. Les fonctionnaires sont débordés, ce qui réduit le soutien qu’ils peuvent offrir et augmente les délais de réponse. Par exemple, une mère qui fait l’école à la maison a contacté Majeur et raconte qu’elle a eu sa séance d’information jeudi dernier, le 26 novembre, alors que celle-ci devait avoir eu lieu normalement en août.
L’Association québécoise pour l’éducation à domicile (AQED) a demandé à la santé publique de faire des bulles de 2 à 3 familles qui font l’école à domicile. Cette mesure permettrait aux enfants de socialiser et aux parents-enseignants de s’entraider et de prendre des pauses. Cette demande a été refusée, malgré la mesure de bulles-classes dans le système scolaire.