Récemment, le nouveau chef du Parti québécois (PQ) a déclaré qu’il ne faut pas enseigner le concept de racisme systémique dans les écoles. Or, il y a quelques années, il affirmait à l’inverse qu’il « ne faut pas avoir peur d’en discuter », lors d’un débat l’opposant au polémiste Mathieu Bock-Côté.
En 2016, Paul Saint-Pierre Plamondon n’était pas encore chef du PQ, mais il prenait déjà la parole dans l’espace public. Un extrait d’un débat l’opposant, cette année-là, à Mathieu Bock-Côté a refait surface sur les réseaux sociaux. Dans celui-ci, il explique que le concept de discrimination systémique a permis de mettre en lumière la sous-représentation des femmes dans des postes de pouvoir, même si leurs collègues se disaient contre le sexisme.
Il poursuit en affirmant que le concept de racisme systémique ne signifie pas que « […] tout le monde est raciste, de manière systémique, mais […] que le système lui-même, sans qu’il n’y ait nécessairement d’intention, produit à sa face même des résultats inéquitables ». On peut voir l’extrait en question ici :
Paul St-Pierre Plamondon soutient dans ce débat qu’il faut discuter de racisme systémique :
« Dans quel cas, ce qui est proposé, c’est d’en discuter, de recueillir des faits pour voir comment notre société peut être un petit peu plus équitable. […] Moi je pense qu’on ne devrait pas avoir peur d’aller dans ces faits-là, qu’on ne devrait pas avoir peur d’en discuter… »
Paul Saint-Pierre Plamondon, en 2016
Il semble que, depuis cette époque, Paul St-Pierre Plamondon a changé d’avis. Déjà, au printemps dernier, lors de la course à la direction du PQ, il signait une lettre dans le Journal de Montréal où il affirmait qu’il n’y a pas de racisme systémique au Québec, mais bien du racisme « institutionnel ». La plus récente prise de position du nouveau chef péquiste sur ce sujet remonte au 13 novembre dernier. Il réagissait alors à la capsule de Télé-Québec qui a été produite pour expliquer le concept de racisme systémique aux jeunes et proposait de la retirer de la section “en classe” du site de Télé-Québec.
Son prédécesseur, Jean-François Lisée, avait lancé une polémique à ce sujet en visant la militante autochtone Maïtée Labrecque-Saganash, qui apparaît dans la vidéo. Il avait alors comparé ce concept à la théorie de la Terre plate.