Une nouvelle étude de Statistique Canada révèle que les personnes appartenant à des minorités visibles sont plus susceptibles de contracter la Covid-19 et d’en mourir. La pandémie vient accentuer et aggraver des inégalités qui étaient déjà présentes dans la société.
Cette disproportion de cas et de morts s’explique par différents facteurs. Ceux-ci incluent le fait que les personnes appartenant à des minorités visibles ont plus de chances de vivre dans des conditions de pauvreté, de vivre dans des logements surpeuplés et de travailler dans des domaines à plus haut risque de contamination. Ainsi, dans les quartiers où l’on retrouve une forte proportion de personnes appartenant à des minorités visibles, le taux de mortalité est presque le triple par rapport aux quartiers où celles-ci sont en plus faible proportion.
Beaucoup de personnes immigrantes au Québec travaillent dans le système de santé. Le printemps dernier, le quartier multiethnique de Montréal-Nord a été l’un des points chauds de contamination et de morts. Cela était dû au fait que plusieurs personnes qui y résident travaillent dans les CHSLD ou les hôpitaux et n’avaient pas accès à du matériel de protection adéquat. Plusieurs sont à l’emploi d’agences de placement qui n’hésitent pas à les envoyer d’un établissement à l’autre, sans tenir compte des risques de contagion.
On apprenait hier que le gouvernement Legault n’était pas en mesure de fournir des masques N95 à tout le personnel travaillant avec des patients infectés. Cette demande est pourtant répétée par les syndicats du milieu de la santé depuis le printemps.