La Commission de la construction veut couper sur la qualité et la sécurité

Pour combler une pénurie de 13 000 travailleurs qu’elle anticipe, la Commission de la construction du Québec (CCQ) veut assouplir les conditions d’embauche des ouvriers, au péril de leur sécurité et de la qualité du travail. Cette proposition survient alors que le gouvernement compte sur le secteur pour la relance économique. 

La CCQ propose de rendre plus flexibles les règles qui donnent le droit de travailler sur un chantier et de réduire le temps de formation obligatoire. Ces suggestions risquent non seulement de rater leur cible, mais aussi d’entraîner des conséquences néfastes.

« Le gouvernement ne peut pas simplement annoncer des projets et croire que les ouvriers vont apparaître par magie pour les réaliser. On va se retrouver avec un déficit de compétences sur les chantiers. C’est dangereux pour l’avenir de l’industrie. »

Philippe Lapointe, attaché de presse de la FTQ-Construction

Le manque de compétence des travailleurs pourrait donner lieu à une baisse de la qualité des ouvrages et à un risque accru d’accidents de travail. On apprenait par ailleurs cette semaine que les décès sur les chantiers routiers étaient en hausse de 300% cette année par rapport à l’année dernière.

Le projet de loi 66 déposé par le gouvernement caquiste vise à accélérer de nombreux projets d’infrastructures, ce qui pourrait aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Avant la pandémie, le secteur de la construction avait déjà un problème à retenir ses travailleurs : 35% quittent à l’intérieur de cinq ans, en raison des conditions de travail difficiles. Sans amélioration de ce côté, les 13 000 travailleurs espérés par la CCQ pourraient disparaître bien vite.


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