L’itinérance a doublé depuis mars

La crise du logement et la pandémie de Covid-19 ont aggravé le problème d’itinérance dans la région de Montréal. Selon les estimations de la ville, on retrouve 6000 personnes sans abri, alors qu’il y en avait 3000 au début du mois de mars.

Le campement installé le long du boulevard Notre-Dame, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, est devenu le symbole de cette nouvelle crise. Parmi les gens qui y vivent, une importante proportion se retrouve dans cette situation pour la première fois. Bien qu’il soit difficile de dénombrer la population itinérante de Montréal, il semble que cette dernière soit devenue davantage visible depuis le printemps dernier.

La pandémie de Covid-19 a en effet révélé une partie de l’itinérance cachée selon Annie Savage, directrice par intérim du RAPSIM. La fermeture des lieux publics tels que les bibliothèques, les restaurants et les centres d’achat a en effet rendu plus difficile pour les itinérants de passer incognito. La possibilité de se loger de manière temporaire et accessible (colocation, couchsurfing, etc.) s’est envolée avec les mesures de distanciation sociale. Tout cela est venu s’ajouter à une situation déjà difficile du côté du logement.

En raison du manque de construction de logements sociaux, il y a moins d’appartements disponibles pour les gens qui veulent louer. Cela mène donc à une augmentation brusque des loyers. De plus, certains propriétaires évincent des locataires pour faire des rénovations et ensuite louer les logements à des prix beaucoup plus élevés. Résultat: des gens ne sont plus capables de se payer un logement et se retrouvent à la rue. Et les promoteurs immobiliers ne construisent des logements que pour des gens qui ont déjà des moyens financiers suffisants.


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