Photo : Campement Hochelaga | Facebook

Campement Hochelaga : le gouvernement ordonne aux itinérants de rentrer chez eux

Après avoir reçu un avis leur ordonnant de quitter les lieux, les habitants du campement Hochelaga ont finalement été expulsés de force lundi midi. Mais en pleine crise du logement et en pleine pandémie, les campeurs n’ont nulle part où s’installer.

Samedi, le ministère des Transports du Québec a fait parvenir une lettre à la vingtaine d’itinérants qui se sont récemment installés au campement Hochelaga, dans l’Est de Montréal, pour leur ordonner de quitter les lieux au plus vite. Si les campeurs sans-abri refusaient de se plier aux ordres du ministère, ils seraient expulsés de force : « toutes les mesures nécessaires afin que cesse l’occupation illégale seront prises, sans autre avis ni délai » peut-on lire dans la lettre. L’avis mentionne même que les effets personnels des campeurs pourraient être saisis.

Photo : Campement Hochelaga | Facebook

Le ministère affirme que le campement, installé dans un terrain vague, présente des risques d’incendie et ne peut donc pas être toléré. Les personnes qui y habitent soulignent toutefois qu’ils font preuve de prudence et sont équipés de plusieurs extincteurs.

Une équipe du Service de sécurité incendie de Montréal s’est présentée sur les lieux dimanche pour inviter les campeurs à quitter volontairement les lieux. Tous ont refusé. Ce sont finalement les agents anti-émeute du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont été déployés lundi pour forcer les habitants du campement à évacuer le terrain.

Le campement Hochelaga fait suite au campement Notre-Dame, où des dizaines de personnes sans-abri avaient trouvé refuge l’été dernier en pleine crise du logement. Bien que des refuges d’urgence aient été mis en place pour accueillir les personnes itinérantes, dont le nombre a explosé dans la métropole depuis un an, ces installations ne suffisent pas à répondre aux besoins. Plusieurs ne veulent pas s’y rendre, parce qu’ils craignent la contagion, ou encore parce que leurs animaux n’y sont pas acceptés.

Le nouveau campement a pris forme au cours des dernières semaines dans le boisé Steinberg, un terrain vacant appartenant au gouvernement du Québec. Or, ce secteur fait justement l’objet de luttes citoyennes : alors qu’un grand projet de développement industriel s’y prépare, menaçant la qualité de vie des habitants du coin, plusieurs demandent que les futurs projets servent plutôt les besoins du quartier. Certains proposent ainsi que le CHSLD Grace Dart, qui fermera prochainement ses portes, soit converti en logements sociaux.

Une première version de cet article ne mentionnait pas l’expulsion du campement. Une mise à jour a été faite après les événements.


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