Photo : Pascal Ratthé | FSE-CSQ

Le gouvernement veut interdire aux enseignantes de faire la grève

Les administrateurs de Centres de services scolaires (CSS) ont déposé une demande d’injonction devant la Cour supérieure pour faire interdire une grève de quelques heures, prévue par les enseignantes la semaine prochaine. Cela survient peu après que le gouvernement Legault ait tenté une manœuvre semblable contre les travailleuses de la santé.

Les enseignantes de dizaines d’écoles primaires et secondaires ont annoncé une « grève de courte durée » pour le 14 avril prochain, dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leur convention collective, qui piétinent. Plutôt que de débrayer pour une journée complète, elles seront en grève de minuit jusqu’à 9h30 du matin : elles espèrent ainsi mettre la pression sur l’administration en perturbant l’entrée en classe, mais sans priver les élèves d’une journée de cours.

Or, les Centres de services scolaires (CSS) visés par cette mobilisation se sont adressés aux tribunaux dans le but d’obtenir son interdiction. Les administrateurs des CSS affirment que le débrayage prévu leur causerait trop de désagréments administratifs pour être autorisé. La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) entendent contester cette injonction.

« Nous prendrons tous les moyens à notre disposition pour faire respecter nos droits. »

Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ

Advenant le cas où la Cour supérieure donnerait raison à la partie patronale, les enseignantes pourraient devoir se tourner vers des journées de grève conventionnelles pour se faire entendre. Elles se sont déjà dotées d’un mandat de grève de cinq jours.

Pour Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, l’obstruction des administrateurs prouve l’efficacité de la mobilisation nouveau genre imaginée par les enseignantes. Elle regrette toutefois que les employeurs préfèrent « se battre contre les moyens de pression des enseignants plutôt que de se battre à leurs côtés pour améliorer notre système scolaire. »

Ce n’est pas la première fois que les travailleuses du secteur public font face à des patrons cherchant à freiner leur mobilisation. Dans les dernières années, les employeurs ont déjà cherché à contester toutes sortes de moyens de pression utilisés par les enseignantes, comme la prolongation des récréations. Tout récemment, c’est le gouvernement Legault qui a cherché à faire interdire la mobilisation des travailleuses de la santé, mais il a été débouté par le tribunal.


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