C’est au ministre de l’environnement Benoit Charette qu’a été confié le nouveau ministère de la Lutte contre le racisme. Le choix de confier ces deux dossiers importants à une seule personne soulève plusieurs critiques, tout comme le fait que le nouveau ministre ne pense pas que le racisme systémique soit un problème au Québec.
Benoit Charette sera maintenant ministre à la fois de la Lutte contre le racisme et de l’Environnement. Pour l’opposition officielle, le gouvernement envoie un signal clair quant à ses priorités en confiant les dossiers du racisme et de l’environnement à une seule personne, tandis que le ministère de l’Économie accueille une nouvelle ministre déléguée, Lucie Lecours, pour prêter main-forte à Pierre Fitzgibbon et Marie-Eve Proulx. Le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, a confié à La Presse Canadienne qu’il trouve « inquiétant » que M. Charette doive partager son temps entre ces deux fonctions.
Le choix de M. Charette soulève aussi des doutes à cause de sa position sur le racisme systémique dont il nie l’existence. Il ne faisait pas non plus partie du Groupe d’action contre le racisme (GRAC) qui avait pour mandat d’étudier la question et de formuler des recommandations au gouvernement. Pour certains, comme Fabrice Vil, fondateur de l’organisme Pour 3 Points et entrepreneur social, si le ministère est « essentiel », le choix de M. Charette pour le diriger n’est pas sans problèmes :
« Je n’ai rien contre Benoit Charette comme individu, mais ça a déjà été souligné : on ne nommerait pas un homme ministre de la Condition féminine par exemple. »
Fabrice Vil en entrevue à ICI RDI
Malgré les tragédies qui se succèdent, dont la mort de Joyce Echaquan et le cafouillage dans l’arrestation de Mamadi III Fara Camara, le gouvernement de la CAQ s’entête à nier l’existence d’un racisme systémique au Québec. Son plan d’action sur ce dossier reste imprécis.