Un vote pour former un tout premier syndicat s’est ouvert hier pour les employés d’un entrepôt d’Amazon. Mais les travailleurs qui se mobilisent font face à une féroce campagne anti-syndicale menée par l’entreprise.
Après des mois d’organisation, le vote décisif a débuté hier pour les 5800 travailleurs d’un entrepôt d’Amazon à Bessemer, en Alabama (États-Unis). Il se poursuivra jusqu’au 29 mars, par la poste. Une victoire des employés leur permettrait de former le tout premier syndicat chez Amazon.
Les conditions de travail dans les entrepôts d’Amazon sont connues pour être extrêmement difficiles et dangereuses. Par exemple, des contrôles de performance très stricts sont imposés aux travailleurs, qui ne peuvent même pas s’arrêter pour boire de l’eau et qui s’épuisent à la tâche. Tout cela n’a fait qu’empirer avec la pandémie : la compagnie est accusée d’avoir mis ses employés en danger en ne prenant pas les mesures nécessaires contre la contagion. Pendant ce temps, le confinement a permis au grand patron, Jeff Bezos d’engranger des profits records.
C’est pourquoi, l’été dernier, les employés d’Amazon à Bessemer ont entrepris une campagne pour se syndiquer. La frustration généralisée s’est rapidement transformée en mobilisation.
Mais les travailleurs doivent affronter la féroce campagne anti-syndicale menée par l’employeur : un site web, des affiches dans les toilettes, des textos et même des réunions obligatoires bombardent les employés de messages parfois mensongers contre leur projet de syndicalisation. Amazon a même tenté de retarder le processus de vote. En 2014, une autre tentative d’organisation des travailleurs d’entrepôt avait été sabotée par la compagnie.
Le vote actuel est d’une très grande importance, puisqu’il pourrait inspirer d’autres travailleurs à mener des luttes semblables, non seulement chez Amazon, mais partout aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Une victoire du genre a déjà été remportée par des employés de Google.