Photo : Wikimedia Commons

Amazon Canada : profits record pour l’entreprise, risques accrus pour les employés manuels

La pandémie de Covid-19 a été bénéfique pour les affaires d’Amazon au Canada, mais cela se traduit par des risques accrus pour les travailleurs. Or, il est difficile d’établir un portrait précis de la situation, puisque l’entreprise refuse de dévoiler ses données.

Les 23 000 employés d’Amazon au Canada ressentent les effets de l’augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise. En raison des normes sanitaires, de nombreuses personnes se tournent vers le géant du commerce en ligne. De leur côté, les travailleurs, qui ne bénéficient pas de la protection d’un syndicat, se retrouvent dans une situation difficile. Certains d’entre eux ont confié au Globe and Mail qu’ils subissent une énorme pression à la productivité, développent de nombreuses blessures et ne sont pas protégés adéquatement contre le coronavirus.

Contrairement à d’autres entreprises, comme Walmart, Amazon refuse de dire combien de ses employés ont été infectés par la Covid-19. Les médias ont rapporté des cas dans des entrepôts en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, mais seule la province de l’Alberta a été en mesure de chiffrer le phénomène. Dans cette province, 89 employés ont été infectés jusqu’à maintenant. Selon ce qui a été rapporté par le Globe and Mail, les employés des différents entrepôts ne sont pas informés lorsqu’un de leur collègue est testé positif, la distanciation physique n’est pas appliquée rigoureusement, l’obligation de port de masque n’est pas surveillée et les gestionnaires ne répondent pas aux craintes de santé du personnel. 

Cette culture du secret de la part de la direction d’Amazon n’est pas nouvelle : pendant de nombreuses années, l’entreprise a camouflé ses statistiques sur les accidents de travail dans ses entrepôts aux États-Unis. Par ailleurs, plus de 20 000 employés ont contracté la Covid-19 dans ceux-ci.

Malgré cela et malgré le fait qu’Amazon entraîne la fermeture de nombreux commerces, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, rêve d’un partenariat entre le gouvernement du Québec et cette entreprise. Pourtant, il existe des entreprises d’ici qui offrent des services comparables et parfois même plus efficaces.


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