Les députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont voté contre une motion parlementaire demandant que soit fourni du matériel de protection adéquat au personnel de la santé. Pourtant, un groupe d’experts de la santé a demandé au gouvernement d’abolir le décret qui limite l’accès aux masques N95.
La motion déposée conjointement par les partis d’opposition à l’Assemblée nationale réclame que l’on « fournisse aux travailleurs de la santé des appareils de protection respiratoire appropriés, tels que des masques N95 ». Mais les députés du gouvernement se sont levés contre celle-ci. Selon le ministre de la Santé Christian Dubé, ce genre d’équipement de protection doit être limité à certaines interventions.
Pourtant 95 experts de la santé ont demandé au gouvernement et au directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, de rendre disponibles les masques N95 et tout autre équipement de protection respiratoire adéquat pour les employés de la santé qui sont en contact avec des patients atteints de la Covid-19. Selon eux, le Québec est le seul endroit dans le monde où un décret étatique empêche l’accès à ce genre de matériel, alors que les plus récentes recherches montrent son efficacité pour freiner la propagation du virus.
Les syndicats représentant le personnel de la santé s’inquiètent des prises de position du gouvernement. Cela fait des mois qu’ils réclament la fourniture de matériel de protection adéquat. Certaines infirmières ont même organisé un sit-in pour dénoncer la mauvaise qualité du matériel qui leur est fourni.
Une étude menée par l’Institut de la santé publique du Québec (INSPQ) a montré que les travailleurs de la santé dans la région de Montréal ont été largement infectés par la Covid-19. Ce sont 14% d’entre eux qui ont contracté la maladie depuis le début de l’année, mais ce chiffre atteint 50% dans certaines équipes chargées de traiter les patients atteints du virus. Le manque de matériel de protection aurait un rôle important à jouer dans ce phénomène. Depuis le début de la pandémie, le personnel a de la difficulté à accéder à du matériel adéquat. Certains sont même sanctionnés pour avoir porté des masques N95 qu’ils ont payés de leur poche.