Photo : Assemblée nationale du Québec

Les directives de la santé publique ont participé à répandre la Covid-19

Un rapport de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) montre que la confusion dans les directives envoyées au personnel de la santé dans le contexte de la pandémie de Covid-19 a contribué à l’explosion des cas de contamination. Le manque de matériel et les décisions des patrons sont aussi pointées du doigt.

Du 1er mars au 14 juin, près de 14 000 employés du système de santé ont été contaminés par la Covid-19 et onze en sont morts. Le rapport publié par l’INSPQ montre que les directives de la Santé publique, qui changeaient souvent et manquaient de clarté, ont joué un rôle déterminant dans la contamination du personnel. Alors qu’il y a rapidement eu une transmission communautaire, les directives étaient centrées au départ sur les personnes revenant de voyage.

« Pendant cette période [30 mars-12 avril], des patients avaient de la toux et d’autres symptômes, mais ne pouvaient pas être considérés comme suspects COVID-19 car ils ne revenaient pas de voyage. Donc aucune mesure de protection n’était mise en place pour ces patients (pas même un masque de procédure), et même si j’avais voulu mettre un masque, ils étaient impossibles à trouver car ils étaient cachés par les membres de gestion. »

Témoignage d’une inhalothérapeute, rapport de l’INSPQ

L’application des directives variait également d’un endroit à un autre et celles-ci pouvaient être contradictoires. Parfois, on n’informait pas les employés de la présence de cas suspects sur leur étage, donc ils n’appliquaient pas de précautions supplémentaires.

Au début de la pandémie, 40% des employés ont eu des contacts avec des patients infectés ou suspectés d’être infectés sans porter d’équipement de protection individuelle. Dans certains établissements, la direction disait aux employés que ces équipements de protection n’étaient pas nécessaires ou qu’ils risquaient de faire peur aux patients. Parfois, cela s’accompagnait de menaces de sanctions.

« Il manquait de matériel donc je n’avais pas de masque, pas de lingettes désinfectantes et presque pas de gel pour les mains (il restait le quart d’une bouteille de gel à mains pour 4 collègues) la première journée de travail (12 heures). »

Témoignage d’une infirmière, rapport de l’INSPQ

Le rapport indique aussi que 44% des employés n’ont reçu aucune formation ou seulement des messages écrits. La surcharge de travail, le manque de personnel et l’étroitesse des locaux sont également considérés comme des facteurs qui ont contribué à la contagion.


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