Photo : Assemblée nationale du Québec

La CAQ reprend la stratégie des Libéraux pour régler le déficit : l’austérité

Alors que la pandémie de Covid-19 a forcé les gouvernements à faire des déficits importants, François Legault met le cap sur l’austérité pour retrouver l’équilibre budgétaire d’ici 2025-2026. Il reprend donc la stratégie des gouvernements libéraux qui l’ont précédés. Cependant, la précédente vague d’austérité visait la réduction d’un déficit annuel oscillant autour de 3 milliards $, celui de 2020-2021 est plutôt de l’ordre de 15 milliards $.

Le ministre des Finances Eric Girard prévoit qu’avec la fin des programmes d’aide et les bonus salariaux du secteur de la santé mis en place par le gouvernement, ce déficit se résorbera en partie de lui-même. il restera malgré tout un déficit « structurel » d’environ 5 à 8 milliards. Deux pistes s’ouvrent à lui pour le réduire : baisser les dépenses ou augmenter les revenus.

La seconde piste ne semble pas envisagée par le ministre Girard, qui a indiqué ne pas vouloir augmenter les impôts des particuliers, même les plus riches, ni des entreprises. De plus, il compte maintenir les versements au Fonds des générations, alors que rien ne l’y oblige. Pour trouver les milliards manquants, il prévoit donc couper dans les dépenses. 

Les dépenses les plus importantes du gouvernement sont en santé et en éducation, deux secteurs qui souffrent présentement d’une pénurie de main-d’œuvre en raison des conditions de travail difficiles. Le ministre a par ailleurs affirmé en entrevue à Zone économie que « tous les besoins de santé, toutes les demandes monétaires en santé » avaient « été rencontrées » selon lui. Le personnel de la santé dénonce pourtant depuis le début de la pandémie le manque de ressources et est appuyé par la population québécoise sur cette question. 

La stratégie d’austérité libérale que François Legault cherche à imiter a été accusée de causer plusieurs problèmes, dont certains qui ont participé à l’incapacité du système de santé de répondre à la pandémie. En bout de piste, la précédente vague d’austérité a mis à mal les services publics et a particulièrement désavantagé les femmes. Une étude récente montre pourtant que l’état de la dette publique n’exige pas de tels sacrifices.


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