Photo : Vladimir Fedotov / Unsplash

Des agences de placement louches qui font de gros profits avec la pandémie

La pandémie a accentué la pénurie de main-d’oeuvre dans le milieu de la santé. Certains établissements ont dû avoir recours à des agences de placement qui font passer leurs profits avant les bonnes pratiques.

Pour éviter de tomber en rupture de service, comme en Outaouais, le ministère de la Santé permet aux établissements de contourner les règles habituelles qui encadrent le recours aux agences de placement. En temps normal, Québec fonctionne par appel d’offre et soumet les agences à une grille de sélection rigoureuse. Mais dans le contexte actuel, des ententes spéciales ont été conclues avec des agences qui ne répondent pas aux critères habituels. Et le tout coûte plusieurs millions $ à l’État.

Ces agences embauchent notamment des sans-papiers qui n’ont pas d’autre alternative et leur imposent des conditions inférieures aux normes du travail. Certains employés ont révélé avoir mis leur santé en péril, ainsi que celle de leur famille, au plus fort de la pandémie pour pouvoir travailler. Ils sont envoyés d’un établissement à l’autre, risquant de propager davantage la Covid-19. En plus des employés d’entretien, cette pratique concerne également les cliniques de dépistage et le personnel soignant.

De son côté, le personnel de la santé employé directement par l’État se voit obligé de faire des heures supplémentaires obligatoires et d’avoir des horaires inhumains. Cela contribue au départ de nombreuses personnes, qui justifie à son tour le recours aux agences de placement.

À la suite de ces révélations, les partis d’opposition ont réclamé un moratoire sur l’utilisation d’agences de placement. Des groupes qui accompagnent les personnes immigrantes réclament depuis plusieurs années un encadrement plus sévère des agences de placement temporaire.


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