Des citoyens de Saint-Jérôme s’opposent à un développement résidentiel qui impliquerait la destruction d’un secteur boisé abritant des milieux humides et des sentiers pédestres prisés. Ils demandent plutôt des logements abordables et un projet de revitalisation du centre-ville.
En janvier dernier, la Ville de Saint-Jérôme a donné son autorisation au promoteur Groupe TRÉMÄ pour la construction d’un vaste « écoquartier » directement dans un boisé prisé par les citoyens, à proximité du Parc du lac Jérôme. Le développement résidentiel couvrirait jusqu’à 167 hectares (près de 250 terrains de football). Les plans pour une première phase, occupant 82 hectares, ont déjà été rendus publics et impliquent la prolongation d’au moins un grand boulevard.
Le projet rencontre une ferme résistance de la part de citoyens ainsi que de candidats aux élections municipales. Une pétition a déjà récolté plus de 8 400 noms. En entrevue avec Majeur, Alex Beauvais, qui s’implique dans le groupe SOS Forêt du lac Jérôme, dénonce un projet qui se dit écologique, mais qui nécessiterait de raser un secteur boisé abritant de nombreux milieux humides et contribuant à la biodiversité, à la qualité de l’air et à la prévention des changements climatiques.
Le développement pourrait aussi avoir des conséquences négatives sur le parc du lac Jérôme, pourtant protégé par la Ville : en effet, les futures constructions risquent d’affecter les sources qui alimentent le lac. De plus, le boisé menacé par le projet abrite aussi de nombreux sentiers fréquentés par les habitants de la ville.
Le projet initié par TRÉMÄ et soutenu par la Ville est aussi décrié parce qu’il ne répond pas aux besoins de la municipalité en matière de logement abordable, alors que la moitié des habitants de Saint-Jérôme sont locataires.
Le groupe SOS Forêt du lac Jérôme réclame que le boisé devienne une aire protégée et que le projet soit abandonné au profit d’un développement résidentiel dans le centre-ville de Saint-Jérôme. Selon Alex Beauvais, il faut revitaliser ce secteur qui a souffert de l’étalement urbain et de l’apparition de centres commerciaux en périphérie de la municipalité. Le parti Mouvement Jérômien, quant à lui, propose que la Ville se réapproprie les terrains et construise plutôt des logements sur des lots vacants ou contaminés, dans les quartiers centraux.