À moins d’arriver à une entente avec leurs patrons au courant de la fin de semaine, les 190 000 travailleurs de la construction du Québec pourraient tomber en grève générale illimitée dès mardi. Ils ont voté à 93% en faveur de ce moyen de pression, qui est le seul permis dans le secteur de la construction.
Les travailleurs et leurs employeurs négocient déjà le renouvellement des conventions collectives depuis février. Plusieurs points importants sont déjà réglés ou sur le point de l’être, concernant par exemple les salaires et les avantages sociaux.
Le principal point de mésentente entre les parties concerne l’introduction d’applications de géolocalisation, installées sur les téléphones des employés pour enregistrer automatiquement leurs arrivées et leurs départs sur les chantiers. Selon l’Alliance syndicale, qui réunit tous les syndicats de la construction, l’utilisation de cette technologie, même si elle demeurait volontaire, constituerait une menace pour la vie privée des travailleurs, les soumettant à une surveillance accrue. Bien que la Cour supérieure ait récemment confirmé qu’une telle technologie serait contraire aux conventions collectives en vigueur, les employeurs insistent pour qu’elle soit mise en place.
Malgré ce blocage, l’objectif des travailleurs demeure d’atteindre une entente dès que possible, explique Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale.
« L’Alliance a fait un bon bout de chemin pour la négociation. On veut une entente signée, on veut régler les problèmes. La solution à tout cela ce serait que la partie patronale soit de bonne foi et apprenne à négocier sans pousser le bouchon jusqu’à des lois spéciales. »
Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale, en entrevue avec Majeur
Dès l’annonce du mandat de grève, le ministre caquiste du Travail, Jean Boulet, a affirmé en entrevue à Radio-Canada qu’il pourrait recourir à une loi spéciale pour bloquer les moyens de pression des travailleurs de la construction.