Troisième lien : 10 milliards $ pour un « projet de réchauffement climatique »

Le gouvernement de François Legault a dévoilé les détails du troisième lien Québec-Lévis hier, qui prendrait la forme d’un tunnel qui pourrait coûter jusqu’à 10 milliards $. Plusieurs voix soulèvent des inquiétudes quant aux retombées environnementales du projet, qui pourrait augmenter la dépendance à l’automobile dans la région.

Le gouvernement du Québec a dévoilé hier son Réseau express de la Capitale (REC), un projet de transport collectif qui regroupe notamment le projet de tramway à Québec ainsi que le troisième lien Québec-Lévis. Ainsi, les deux municipalités seront reliées par un tunnel de deux étages et d’une longueur de 8,3 km. Le coût total du projet est estimé à un peu moins de 10 milliards $, et sa construction pourrait prendre 10 ans. 

Or, si le premier ministre Legault affirme que la construction du tunnel est indispensable au développement de la région, la cheffe du parti municipal Transition Québec, Jackie Smith, pense qu’il n’en est rien et son parti est fortement opposé au projet. Selon elle, il n’y a simplement pas assez de déplacements pour justifier l’investissement. De plus, elle craint l’impact que pourrait avoir la multiplication de projets polluants comme l’agrandissement du port de Québec et l’élargissement des autoroutes sur la qualité de vie des résidents de la ville.

Le troisième lien risque aussi d’avoir des effets indésirables à Lévis. Le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, montre que le tunnel débouche dans une zone où on trouve des terres agricoles, des arbres et des quartiers résidentiels. Selon lui, la présence du tunnel dans cette zone risque de contribuer à l’étalement urbain et, surtout, de créer des communautés dépendantes à la voiture, ce qui va directement à l’encontre de la lutte contre les changements climatiques. 

« Le tunnel Québec-Lévis, c’est un projet de réchauffement climatique, rien de moins! Moi je suis convaincu que ce tunnel ne verra jamais le jour parce que le projet ne passera jamais les évaluations environnementales, c’est carrément impossible. »

Sol Zanetti, député solidaire de Jean-Lesage

Il ajoute que la CAQ s’adonne à « une opération d’écoblanchiment », faisant écho aux critiques du président d’Accès transport viable, Étienne Grandmont. Selon eux, la CAQ tente de faire paraître son troisième lien plus acceptable en le présentant comme partie intégrante d’une vision de transport collectif qui inclut le projet de tramway à Québec.


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