Image : Chronis Yan | Unsplash

Legault devrait s’intéresser à l’écart entre riches et pauvres plutôt qu’à celui entre le Québec et le Canada, selon l’IRIS

L’écart  de richesse entre le Québec et le Canada est loin d’être aussi important que le prétend François Legault, montre l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS). L’écart entre les riches et les pauvres, toutefois, se révèle beaucoup plus marqué.

Le premier ministre Legault affirme fréquemment que le Québec serait beaucoup moins riche que le reste du Canada, mais l’écart est loin d’être aussi important que ce qu’il laisse croire. C’est ce que met en lumière une nouvelle fiche économique publiée par l’IRIS. En effet, François Legault se réfère au PIB par habitant : selon cette mesure, en 2017, le Québec était 17,3% moins riche que le reste du pays. Or, cette mesure ne tient pas compte des revenus réels des personnes ni des différences dans le coût de la vie entre les régions. Lorsqu’on en tient compte, l’écart de richesse entre le Québec et le reste du Canada n’est plus que de 6,7%.

En fait, l’écart entre les riches et les pauvres est nettement plus grand que celui entre les Québécois et les autres Canadiens.

« M. Legault semble très préoccupé par les différences entre les plus riches du Québec et les riches du Canada. Pourtant, ce qu’il a les moyens de changer facilement, c’est les écarts de richesse entre les plus riches et les plus pauvres ici, au Québec! »

Simon Tremblay-Pepin, chercheur-associé à l’IRIS et co-auteur de la fiche*

Au Québec, alors que les 10% des ménages les plus pauvres peuvent à peine se procurer la moitié des produits et service de base (0,52 panier de consommation), les 10% les plus riches, eux, ont accès à 8,7 fois plus de ressources (4,52 paniers). L’inégalité est encore plus marquée dans le reste du Canada, où les plus riches ont accès à 11,3 fois plus de ressources que les moins nantis.

Selon les calculs de l’IRIS, il serait tout à fait possible de redistribuer les richesses nécessaires vers les plus pauvres sans affecter le niveau de vie du reste de la population, qui continuerait même de connaître une croissance de ses revenus disponibles.

« On pourrait combler les besoins de base de tout le monde sans demander de sacrifices à la majorité. On a l’argent pour que personne ne vive dans la pauvreté. Si les gouvernements le voulaient vraiment, on pourrait redistribuer la richesse en un mois et remettre des chèques à tous ceux et celles qui en ont besoin. »

Simon Tremblay-Pepin*

* Simon Tremblay-Pepin est aussi membre de l’équipe éditoriale de Majeur


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