États-Unis : démissions de masse dans la restauration rapide

Une vague de démissions collectives frappe le secteur des services et en particulier la restauration rapide aux États-Unis, alors que les employés en ont ras le bol des mauvaises conditions de travail. Si les employeurs se plaignent du manque de main d’œuvre, ils n’augmentent pas pour autant les salaires.

Aux États-Unis, les mauvaises conditions de travail, les dangers liés à la COVID-19 et les maigres salaires ont conduit plusieurs employés de la restauration et des services à démissionner en masse, ou encore à entreprendre des grèves spontanées. Sur les réseaux sociaux, dans les derniers jours, de nombreuses images ont circulé où l’on peut voir les affiches que les travailleurs laissent derrière eux pour dénoncer les traitements que leur réservent leurs patrons.

  • Désolés pour le dérangement, mais puisque nous sommes surchargés de travail, en sous-effectif et sous-estimés, nous protestons jusqu’à ce que les conditions changent.

Les travailleurs dénoncent notamment l’insuffisance des mesures sanitaires en place sur leurs lieux de travail ainsi que les comportements irresponsables des clients, qui les mettent parfois en danger en refusant de se plier aux consignes de prévention. De plus, alors que les activités commerciales reprennent de la vitesse, le manque de personnel conduit à une surcharge de travail pour les employés.

C’est tout le secteur des services américain, et en particulier l’industrie de la restauration rapide, qui peine à trouver suffisamment d’employés pour mener ses activités. De nombreuses entreprises se sont plaintes que « plus personne ne voulait travailler ».

Certains employeurs ont accusé les travailleurs de manquer de volonté, tandis que d’autres ont affirmé que c’étaient les prestations fédérales d’urgence qui nuisaient à l’économie en décourageant le retour au travail. Des études ont toutefois montré que les mesures de soutien aux chômeurs ne causaient pas de pénurie de main-d’œuvre.

Plusieurs observateurs ont soulevé que pour attirer et retenir des employés, les commerces pourraient simplement offrir de meilleures payes. Or, très peu de hausses de salaire ont été constatées dans les secteurs touchés, plusieurs compagnies préférant offrir des bonus à l’embauche plutôt que d’améliorer durablement les conditions de travail.

Le salaire horaire moyen des travailleurs de la restauration rapide aux États-Unis est de 11,80$ US : c’est l’un des secteurs économiques où les employés sont le moins bien payés. Le salaire minimum fédéral est coincé à 7,25$ US / heure et il descend aussi bas que 2,13$ US / heure pour ceux qui reçoivent des pourboires. Le mouvement Fight for 15$ and a Union revendique que le salaire minimum fédéral soit haussé à 15$ US et encourage les employés à se syndiquer pour mieux faire pression sur leurs employeurs.


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