Près de 20% de la population québécoise vit sous le seuil de la dignité

Au Québec, presque une personne sur cinq n’a pas assez d’argent pour vivre dignement, selon l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS). Le concept d’un revenu viable, qui décrit un niveau de vie digne et sans pauvreté, peut aider à mieux comprendre l’impact de la crise sanitaire et à assurer que la sortie de crise ne se fasse pas aux dépens des plus vulnérables.

Selon l’IRIS, un cinquième de la population québécoise vit sous le seuil de la dignité. Ce seuil repose sur le concept de revenu viable, qui décrit un revenu suffisant pour vivre dignement. Par exemple, le revenu viable pour famille de quatre avec deux enfants en CPE est de 61 884$. C’est presque 20 000$ de plus que le seuil de 42 246$ basé sur la mesure du panier de consommation (MPC), un indicateur de pauvreté qui sert de base aux lois de lutte contre la pauvreté au Canada. Toutefois, si l’atteinte du seuil du MPC permet de couvrir ses besoins de base, ce n’est pas suffisant pour se sortir de la pauvreté. 

En effet, plusieurs personnes en situation précaire se trouvent entre le seuil du MPC et celui du revenu viable. Plusieurs font moins de 18$ de l’heure et demeurent à la merci d’un accident, d’une maladie ou d’une perte d’emploi. L’IRIS a calculé le revenu viable pour sept grandes villes du Québec.

Revenu viable pour une famille de 4 avec avec deux enfants en CPE

VilleRevenu viable
Montréal 61 884 $ 
Québec 61 046 $ 
Gatineau 61 929 $ 
Sherbrooke 58 689 $ 
Saguenay 58 695 $ 
Trois-Rivières 58 154 $ 
Sept-Îles 66 387 $ 

La note de l’IRIS mentionne aussi que les pertes d’emploi dues à la crise sanitaire ont surtout touché des emplois dont la rémunération est inférieure ou à peine suffisante à l’atteinte d’un revenu viable. La recommandation des chercheurs est de mettre en place des mesures qui aideront surtout ce segment de la population, comme augmenter le salaire minimum et diminuer les dépenses obligatoires comme le logement. Ces recommandations sont similaires à celles d’autres groupes qui insistent sur l’importance de ne pas faire porter le fardeau de la relance aux parties les plus vulnérables de la population pour plutôt taxer davantage les riches.


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