Photo : Sebastian Herrmann / Unsplash

Les moyens de pression des patrons forcent une grève générale illimitée au port de Montréal

Les débardeurs seront en grève générale illimitée dès lundi matin, à moins que leurs patrons n’acceptent de reprendre les négociations avec le syndicat. L’annonce fait suite à de nouveaux moyens de pression de la part de l’employeur, qui avait aussi planifié un lock-out et tenté de faire suspendre le droit de grève des débardeurs.

Le Syndicat des débardeurs du port de Montréal a annoncé vendredi qu’il déclencherait une grève générale illimitée dès lundi matin. Ce nouveau développement dans le conflit de travail entre le syndicat et l’Association des employeurs maritimes (AEM) survient après que l’AEM ait tenté de faire pression sur les travailleurs en modifiant soudainement leur horaire de travail pour la seconde fois en une semaine. Le syndicat a toutefois indiqué que la grève pourrait être évitée si l’AEM accepte de retourner à la table de négociation. 

Malgré des assurances que les services essentiels seraient maintenus, le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec Pierre Fitzgibbon a appelé le gouvernement fédéral à intervenir pour empêcher la grève sur Twitter. En mars dernier, le gouvernement de Justin Trudeau s’était d’ailleurs dit prêt à imposer une loi spéciale afin d’éviter une grève potentielle, à la demande de François Legault.

Sans convention collective depuis 2018, les débardeurs avaient rejeté presque à l’unanimité, en mars, une offre présentée comme « finale » par leurs patrons. L’offre ignorait en effet la plupart des revendications des travailleurs, qui concernent surtout les horaires de travail et les mesures disciplinaires. Le ton a ensuite monté à la mi-avril quand les débardeurs ont entamé une grève partielle du temps supplémentaire et des fins de semaine en réponse à des menaces de lock-out de la part de l’AEM. 

En plus de subir des pressions de la part de l’AEM, les débardeurs font aussi face depuis plusieurs mois à une campagne de chantage visant à discréditer leur recours au débrayage. Des organisations sympathiques à la partie patronale, comme la Fédération maritime du Canada (FMC) ont par exemple menacé de cesser leurs activités au port de Montréal si le conflit de travail continue. L’AEM avait aussi tenté, en vain, de faire suspendre le droit de grève des débardeurs.


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