Photo : Melissa Bradley | Unsplash

Émissions de CO2 : deuxième pire hausse de l’histoire prévue pour 2021

L’échec des États à instaurer une relance économique verte aura pour conséquence une hausse majeure des émissions de gaz à effet de serre en 2021, selon les calculs de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Pendant ce temps, le gouvernement Trudeau subventionne le secteur des énergies fossiles et le gouvernement Legault n’a toujours pas de plan pour s’adapter au réchauffement climatique déjà en cours.

Le seul secteur de l’énergie sera responsable d’une augmentation de 1,5 milliard de tonnes des émissions de CO2 cette année. Cette hausse de 5% portera à 33 milliards de tonnes le total annuel. Il s’agit de la deuxième plus importante hausse de l’histoire, tout juste derrière le record de 2010, qui était lui aussi dû à la reprise économique après la crise financière des années précédentes.

Cette situation est notamment due au fait que de nombreux gouvernements ont choisi d’investir dans les énergies fossiles pour stimuler la relance. Le récent budget du gouvernement Trudeau, par exemple, inclut peu de dépenses dédiées à verdir l’économie pour l’année à venir, mais accorde des fonds au secteur pétrolier pour des projets hypothétiques de captation de carbone.

Il faudra pourtant réduire de 45% les émissions de GES dans les dix prochaines années pour maintenir le réchauffement sous 1,5oC, comme le veut l’Accord de Paris sur le climat. Selon l’AIE, il est encore possible d’atteindre une telle cible à condition que les gouvernements agissent rapidement et sérieusement. Mais selon d’autres, il serait déjà trop tard pour éviter un réchauffement plus important : l’Académie australienne de la science affirme ainsi dans un récent rapport que de « limiter les changements climatiques à 1,5oC est maintenant pratiquement impossible ».

Chose certaine, le réchauffement est déjà entamé et a des conséquences concrètes : canicules, feux de forêt, ouragans, inondations, etc. Or, le gouvernement Legault n’a toujours pas renouvelé la stratégie québécoise d’adaptation aux changements climatiques. Il y aura bientôt un an que le plan précédent est arrivé à échéance et l’opposition presse le ministre de l’Environnement de faire connaître sa stratégie d’ici la fin de l’année.

« Si la pandémie nous a appris une chose, c’est qu’on ne peut plus se permettre d’être pris de court. Il faut agir en amont, sinon on va le regretter plus tard et ça va nous coûter encore plus cher. »

Ruba Ghazal, responsable en matière d’environnement pour Québec solidaire


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