Les grands patrons de Loblaw se sont partagé deux millions $ en bonus salariaux cette année, alors qu’ils refusent toujours de réinstaurer une prime COVID pour leurs employés en pleine troisième vague. D’autres chaînes ont pourtant accédé aux demandes des travailleurs et ont recommencé à leur offrir certains avantages minimaux.
La présidente de Loblaw, Sarah Davis, s’est vue décerner une prime de 1,35 million $, qui s’ajoute à un salaire d’un million $ et à une récompense en actions valant quatre millions $. Mme Davis doit prendre sa retraite en mai, mais continuera à toucher de l’argent après son départ, a annoncé Loblaw. De son côté, le directeur Galen G. Weston, fils du fondateur et membre de l’une des familles les plus riches au Canada, a reçu une prime de 648 000 $, en plus de son salaire de 480 000$ et surtout des 2,4 millions $ auxquels il a droit sous la forme d’actions et d’options.
Les profits de Loblaw pour l’année 2020 se sont élevés à 3,5 milliards $, bénéficiant notamment de la hausse des dépenses en épicerie engendrée par la pandémie. Le dernier trimestre de 2020 a été particulièrement profitable, avec le retour du confinement un peu partout au pays.
Pendant ce temps, les employés de la compagnie, eux, se passent de prime. S’ils ont eu droit à un supplément de 2 $ de l’heure dans les premiers mois de la pandémie, la « paie des héros » a pris fin dès juin 2020. Elle n’a pas été réinstaurée par la suite, malgré les deuxième et troisième vagues et les risques de contagion auxquels font face les travailleurs essentiels de l’alimentation.
Dans les dernières semaines, de nombreuses chaînes canadiennes de supermarchés ont pourtant recommencé à accorder certaines primes aux travailleurs, à la suite des demandes répétées de ces derniers. Chez Metro, toutefois, les primes prendront la forme de cartes-cadeaux à dépenser dans les magasins de la chaîne. Du côté d’IGA, elles varieront entre 10 $ et 100 $ par semaine, selon les heures travaillées. Dans les deux compagnies, certains magasins pourront choisir de ne pas offrir les primes à leurs employés.