États-Unis : une policière blanche forcée de démissionner et accusée d’homicide après avoir tué un homme noir

Des manifestations ont lieu tous les soirs à Minneapolis depuis que Daunte Wright a été abattu lors d’un contrôle policier de routine. Kim Potter, l’agente au cœur du scandale, a été forcée de démissionner et fait maintenant face à une accusation d’homicide involontaire qui pourrait lui valoir dix ans de prison.

La policière qui a abattu l’Afro-Américain Daunte Wright lors d’un contrôle routier a été arrêtée mercredi et accusée d’homicide involontaire, c’est-à-dire d’avoir causé la mort par « négligence coupable ». Kim Potter pourrait faire jusqu’à dix ans de prison, si elle est condamnée par la tribunal au terme du procès qui l’attend.

La policière de 26 ans d’expérience prétend avoir confondu son arme à feu et son pistolet Taser. Pour les proches de M. Wright, il s’agit d’un autre cas d’exécution pour avoir « conduit en étant noir ».

« Ce n’était pas un accident. C’était un usage de la force intentionnel, délibéré et illégal. »

Ben Crump, avocat de la famille Wright

Kim Potter avait déjà dû démissionner mardi, tout comme son chef, qui avait pris sa défense dans les jours précédents.

L’événement est survenu en banlieue de Minneapolis, ville où l’agent Derek Chauvin subit actuellement son procès pour le meurtre de George Floyd. C’est aussi dans la région de Minneapolis que Philando Castile avait été abattu en 2016, lui aussi lors d’un contrôle routier. L’agent l’ayant tué a été déclaré non coupable par le tribunal l’année suivante.

Dans de nombreux cas récents aux États-Unis, les policiers impliqués dans la mort de citoyens noirs ont été innocentés (morts de Freddie Gray, Terence Crutcher, Antwon Rose) ou n’ont pas fait face à la justice (morts de Tamir Rice, Jamar Clark, Alton Sterling, Stephon Clark). Au Québec, le policier responsable de la mort de Bony Jean-Pierre a été acquitté par un juge en février dernier.

D’importantes manifestations, réunissant des centaines de personnes, ont eu lieu tous les soirs à Minneapolis depuis la mort de Daunte Wright, et ce, malgré un couvre-feu en vigueur. D’importants effectifs policiers et même la Garde nationale ont été déployés pour s’opposer aux manifestants. Plus de 60 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre, qui ont aussi fait usage de poivre de cayenne et de grenades assourdissantes contre les citoyens présents.

La famille de Daunte Wright réclame des réformes de l’institution policière et du système de justice. Le mot d’ordre du « définancement de la police » et du réinvestissement dans les services sociaux avait déjà été lancé après la mort de George Floyd.

À Montréal, l’idée de retirer leur arme à feu aux patrouilleurs policiers est revenue au centre des discussions récemment, après que Projet Montréal ait intégré une proposition en ce sens dans son programme électoral.


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