Photo : Michael Heuser | Unsplash

Taxer les riches : plus d’avantages que d’inconvénients

L’idée selon laquelle une hausse d’impôt pour les plus riches conduirait à une baisse de revenus pour l’État est un mythe, conclut un rapport de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Au contraire, un impôt plus progressif permettrait efficacement de financer la sortie de crise actuelle tout en évitant le retour de l’austérité.

C’est une erreur de dire, comme le font des élus ou certains économistes, que taxer davantage les riches pousserait ces derniers à quitter le pays pour mettre leur argent à l’abri de l’impôt. Dans son dernier rapport, l’IRIS rappelle que les plus nantis doivent leur fortune à tout un réseau de contacts et d’entreprises, ce qui ne leur permet pas de simplement déménager pour aller s’enrichir ailleurs.

Par ailleurs, les statistiques au Québec montrent que les stratégies d’optimisation fiscale déployées par certains contribuables fortunés en cas de hausse d’impôt ne suffisent pas à annuler leurs effets bénéfiques sur les revenus publics, bien au contraire. En augmentant de 10 points l’impôt de ceux qui gagnent 250 000$ et plus (pour le porter à environ 35%), le Québec pourrait facilement aller chercher entre 2,7 et 4 milliards $ d’ici 2023.

L’IRIS mentionne aussi que de lutter efficacement contre l’évasion fiscale serait doublement avantageux, puisque cela limiterait les pertes de revenus pour l’État, tout en permettant de monter les impôts des plus riches sans crainte de voir ces derniers dissimuler leur avoirs à l’étranger.

L’idée de hausser les paliers supérieurs d’imposition est défendue par plusieurs comme une manière d’éponger les importantes dépenses engendrées par la pandémie, tout en évitant de recourir à l’austérité. Même le Fonds monétaire international (FMI) encourage cette approche économique. La pandémie a d’ailleurs particulièrement profité aux ultrariches, qui ont vu leur fortune grimper en flèche.

Aux États-Unis, l’administration Biden veut hausser l’impôt des entreprises et invite les autres pays à s’entendre sur un seuil minimal d’imposition à l’échelle internationale, de manière à lutter contre les manoeuvres d’évasion fiscale.


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