Photo : Domaine public

CHSLD Herron : l’incompétence des gestionnaires du privé a causé la tragédie

Ce ne sont pas les soignantes, mais les gestionnaires qui sont responsables des dizaines de morts survenues au CHSLD Herron le printemps dernier, selon une nouvelle enquête. La désorganisation et le manque de compétence dans la gestion des établissements privés doivent être combattus par un encadrement plus serré, recommandent les infirmières et médecins derrière le rapport.

La gestion des CHSLD privés est inadéquate, ce qui donne lieu à des manquements graves et menace la qualité des soins : c’est l’un des principaux constats d’une enquête menée au CHSLD Herron et à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), par trois ordres professionnels représentant des médecins, des infirmières et des infirmières auxiliaires.

En comparant la manière dont un établissement privé et un établissement public ont agi lors de la première vague, l’enquête montre que la tragédie survenue au CHSLD Herron, où sont morts 47 aînés au printemps dernier, est due aux fautes des gestionnaires, et non du personnel soignant.

Contrairement à ce qu’on avait pu croire, les employées d’Herron n’ont jamais abandonné leurs postes et leurs patients. Toutefois, plusieurs ont été forcées de s’absenter parce qu’elles avaient été infectées ou exposées à la COVID-19, sans être remplacées. Ce sont la mauvaise organisation du travail par les gestionnaires, leur ignorance en matière de soins de santé, ainsi que le manque d’équipement de protection qui ont causé des dizaines d’infections et qui ont conduit à un « écroulement » des soins, conclut le rapport d’enquête.

En comparaison, dans un établissement public comme l’IUGM, la meilleure organisation de même que l’expertise des gestionnaires en matière de santé des aînés ont permis de maintenir la qualité des soins malgré un contexte difficile.

Un encadrement accru des CHSLD privés doit être mis en œuvre, selon le rapport, notamment en donnant aux Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) les moyens légaux pour intervenir en cas de manquements graves.

Le rapport rappelle aussi que c’est en premier lieu le manque de places et de personnel dans les CHSLD publics qui a obligé le ministère à recourir au privé pour héberger les aînés évacués des hôpitaux lors de la première vague. Un financement adéquat du réseau public aurait donc pu contribuer à éviter des morts.


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